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La destruction des forêts, pour faire de la place à l'agriculture ou à des mines, n'a pas connu de répit en 2024, selon des experts qui publient un bilan de référence mardi. Mais, selon eux, la COP30 sur le climat au Brésil pourrait permettre des avancées.
ats
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L'an dernier, 8,1 millions d'hectares de forêts ont été détruits de manière définitive dans le monde, soit la moitié de la surface de l'Angleterre, selon cette étude menée par le collectif Forest Declaration Assessment, qui regroupe scientifiques, ONG et groupes de réflexion.
La principale cause de déforestation dans le monde est l'expansion de l'agriculture, pour faire place de manière permanente à du cacao ou de l'huile de palme. Cela a représenté 85% des pertes sur la décennie passée, parfois via des incendies volontaires.
«Mais une autre cause importante et en progression est l'industrie minière et extractive pour l'or, le charbon et de plus en plus pour les métaux et minéraux nécessaires pour la transition vers les énergies renouvelables», a expliqué Erin Matson, experte de Climate Focus et coauteure du rapport.
Ces effets négatifs de la transition énergétique sont très concentrés à certains endroits, comme le bassin du Congo pour le cobalt ou l'Indonésie pour le nickel.
Les régions tropicales ont perdu en 2024 à elles seules 6,7 millions d'hectares de forêt primaire, très importantes pour la biodiversité et du fait de leur capacité à absorber le carbone de l'air, une superficie quasi équivalente à celle du Panama. Ces chiffres records, déjà divulgués en mai, sont notamment la conséquence d'incendies de grande ampleur.
La dégradation des forêts, souvent la première étape avant une déforestation définitive, atteint aussi des niveaux élevés. Cette «crise silencieuse», selon Erin Matson, a touché l'an dernier 8,8 millions d'hectares de forêts tropicales, endommagées par des incendies, la construction de routes ou l'exploitation forestière.
Le monde dévie ainsi toujours plus de la bonne trajectoire pour éliminer la déforestation en 2030, l'engagement pris par plus de 140 dirigeants à la conférence internationale sur le climat COP26 de Glasgow. Le bilan de 2024 dépasse très largement (de 3,1 millions d'hectares) le niveau maximal qui aurait permis d'être en bonne voie pour tenir cet objectif.
Côté positif, les spécialistes attendent des avancées à la COP30 (10-21 novembre), que le président brésilien Lula a voulu organiser dans l'Amazonie. «C'est la COP des forêts et de la mise en oeuvre [des promesses]. Cela promet vraiment pour les résultats de la COP», juge Erin Matson.
Le Brésil veut notamment formaliser un fonds dédié, le TFFF ou «facilité de financement des forêts tropicales». Ce TFFF doit permettre de collecter 125 milliards de dollars, placés sur les marchés financiers, dont les bénéfices serviront à rémunérer les pays à forte couverture forestière et à faible déforestation pour leurs efforts de conservation.
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