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Moyen-Orient: la croissance fait fi des conflits (FMI)

La croissance s'est accélérée dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord cette année et devrait dépasser les 3%, malgré l'incertitude mondiale et les conflits dans la région, révèle un rapport du FMI publié mardi.

ats

La hausse de la production pétrolière a compensé la baisse des cours (archives).
La hausse de la production pétrolière a compensé la baisse des cours (archives). KEYSTONE/EPA/ALI HAIDER

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«Malgré les chocs qu'on a connus, avec les mesures tarifaires, les tensions géopolitiques, les conflits et la volatilité des prix du pétrole, la croissance est plus forte que l'année dernière, non seulement dans un groupe de pays, mais dans l'ensemble de la région», a souligné le directeur du Fond pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale, Jihad Azour, dans un entretien à l'AFP.

L'institution a présenté mardi à Dubaï son dernier rapport sur la région, dans lequel elle prévoit une croissance de 3,3% cette année dans la zone MENA, et 3,7% en 2026, soit 0,7 et 0,3 point de plus respectivement que dans ses précédentes prévisions, datant de mai.

Le PIB de la région avait augmenté de 2,1% en 2024.

Les pays du Golfe ont notamment bénéficié de la hausse de la production pétrolière, qui a compensé la baisse des cours, tandis que d'autres ont bénéficié d'un rebond du tourisme, de l'industrie ou de l'agriculture, a expliqué Jihad Azour.

«La région a été capable de résister aux chocs géopolitiques majeurs de ces deux dernières années, y compris les pays voisins de la zone de conflit», comme la Jordanie et l'Egypte, a souligné Jihad Azour en parlant de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a dévasté la bande de Gaza.

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Le cessez-le-feu en cours dans le territoire palestinien «est une avancée importante et bienvenue», mais il est encore trop tôt pour savoir si cela pourrait affecter les perspectives économiques de la région.

«L'impact dépendra de la manière dont cette stabilité pourrait améliorer le profil de risque global de la région, et du potentiel de reconstruction en Syrie, au Liban, à Gaza, et plus tard en Cisjordanie».

«Mais cela ne fait pas partie du scénario de base à ce stade et il faut attendre de voir comment cela va se développer», a-t-il ajouté.

Pour l'heure, la priorité est d'évaluer les dégâts à Gaza et les besoins d'urgence et de reconstruction, avec l'aide de l'ONU et la Banque mondiale, a souligné M. Azour.

Selon lui, les besoins de financement sont également «immenses» dans d'autres pays affectés par les conflits, comme le Yémen et le Soudan, en raison de la baisse des aides internationales.

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