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Italie: la Cour des comptes ne valide pas le Pont de Messine

La Cour des comptes italienne n'a pas validé mercredi la décision du gouvernement de lancer un pharaonique projet de pont entre la Sicile au continent. Ce dernier est estimé à 13,5 milliards d'euros.

ats

La Cour des comptes italienne n'a pas validé la décision de lancer le projet pharaonique de plan entre la Sicile et le continent. De quoi rendre fou de rage le ministre des infrastructures et des transports, Matteo Salvini (archives).
La Cour des comptes italienne n'a pas validé la décision de lancer le projet pharaonique de plan entre la Sicile et le continent. De quoi rendre fou de rage le ministre des infrastructures et des transports, Matteo Salvini (archives). KEYSTONE/EPA ANSA/ANGELO CARCONI

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La Cour a indiqué dans une note ne pas avoir «approuvé le visa et l'enregistrement consécutif» de la délibération d'un comité ministériel datant de début août.

Celle-ci validait le projet de 13,5 milliards d'euros visant à construire le plus long pont suspendu au monde, capable de résister aux vents violents et aux tremblements de terre entre la Sicile et la Calabre, au sud de l'Italie, et contesté pour son coût comme pour ses conséquences environnementales.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui veut faire du Pont de Messine un symbole de «la force de volonté de l'Italie», a immédiatement condamné une décision qui constitue selon elle «un énième acte d'ingérence des juges dans les choix du gouvernement et du Parlement».

«Sur le plan technique, les ministères concernés et la présidence du Conseil ont fourni des réponses précises à toutes les observations formulées pour la séance d'aujourd'hui» de la Cour des comptes, a affirmé Mme Meloni dans un communiqué.

«Grave préjudice»

La Cour des comptes italienne doit publier ses motivations avant fin novembre. Le gouvernement, qui avait annoncé le début des travaux à l'automne, pourra cependant passer outre, et le recrutement d'ouvriers a été lancé.

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«La réforme constitutionnelle de la justice et la réforme de la Cour des comptes, toutes deux en discussion au Sénat et proches d'être approuvées, représentent la réponse la plus appropriée à une ingérence intolérable», a menacé la Première ministre.

Le vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures, Matteo Salvini, a également condamné sur X cette décision, la qualifiant de «grave préjudice pour le pays», qui «semble être un choix politique plutôt qu'un jugement technique impartial». «Nous sommes déterminés à explorer toutes les voies possibles pour lancer les travaux. Nous avançons», a lancé M. Salvini.

«C'est une victoire de la justice et du droit», s'est félicité au contraire l'un des principaux opposants au projet, Angelo Bonelli, député de l'Alliance Verts et Gauche. «Salvini a pris le pays en otage» et doit maintenant «démissionner», a-t-il lancé sur Facebook.

La Cour des comptes italienne avait déjà critiqué «un fort déséquilibre» en faveur du pont dans les investissements en infrastructures de l'Etat italien, lourdement endetté, dans son évaluation du budget 2024.

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