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Les maçons dénoncent leurs conditions de travail à Berne

Plusieurs centaines d'employés du secteur de la construction ont manifesté vendredi à Berne. Ils ont réclamé une nouvelle convention nationale et dénoncé leurs horaires de travail. La mobilisation se poursuit la semaine prochaine en Suisse romande.

ats

Les employés de la construction ont dénoncé la longueur de leurs journées de travail.
Les employés de la construction ont dénoncé la longueur de leurs journées de travail. KEYSTONE/Peter Klaunzer

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La plupart des chantiers de la région de Berne, notamment celui de la gare de la ville fédérale, étaient à l'arrêt vendredi, a indiqué un responsable du syndicat Unia lors d'un point de presse. «Sans maçons, rien ne fonctionne. C'est ce qu'on montre aujourd'hui», a ajouté Chris Kelley, co-responsable du secteur construction à Unia.

La Convention nationale du secteur principal de la construction en Suisse (CN) règle les conditions de travail de près de 80'000 travailleurs. Elle expire à la fin de l’année et est en cours de renégociation. La cinquième ronde de discussions n'a toutefois pas permis cette semaine de trouver un accord.

Dans le secteur, un employé sur quatre va manquer d'ici à 2030 et un maçon qualifié sur trois d'ici 2040, a expliqué Nico Lutz, négociateur en chef d'Unia. Cinq ans après la fin de l'apprentissage, 10% des employés ont quitté la branche.

Propositions «inacceptables»

Pourtant, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) veut encore détériorer les conditions de travail, a accusé M. Lutz. Notamment sur la question des longs horaires de travail et du temps de déplacement jusque sur les chantiers.

Les maçons jugent «inacceptables» les propositions patronales, qui incluraient par exemple la semaine de travail de 50 heures, sans possibilité de calculer le temps des déplacements sur un chantier, la flexibilisation de 400 heures du temps de travail, ou le travail généralisé du samedi sans supplément.

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Si les partenaires ne trouvent pas d'accord d'ici la fin de l'année, le secteur risque un vide conventionnel, ce qui serait une première en dix ans.

Mobilisation en Suisse romande

Le 20 octobre, les maçons tessinois s'étaient déjà mis en grève. La mobilisation se poursuit en Suisse romande en début de semaine prochaine. Lundi, diverses actions et manifestations décentralisées sont prévues à Genève, Lausanne, Fribourg et La Chaux-de-Fonds (NE). Le lendemain, un rassemblement romand est programmé à Lausanne.

La manifestation, qui va traverser la ville d'Ouchy à la Riponne, sera précédée de plusieurs prises de parole. A commencer par celles du président de l'Union syndicale suisse (USS), Pierre-Yves Maillard, et de la présidente d'Unia, Vania Alleva.

Ce n'est pas la première fois que Lausanne sera le théâtre d'un tel défilé: durant l'autonome 2022, lors des négociations pour la précédente convention nationale, entre 6000 et 7000 maçons romands avaient manifesté dans la capitale vaudoise.

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