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France: prévisions de croissance révisées à la hausse

La Banque de France a relevé vendredi sa prévision de croissance à 0,9% pour 2025 et 1% pour 2026, notamment en raison de chocs sur l'économie française aux effets moindres qu'escompté il y a quelques mois, et malgré un contexte budgétaire incertain.

ats

La Banque de France a relevé sa prévision de croissance à 0,9% pour 2025 et 1% pour 2026, notamment en raison de chocs sur l'économie française aux effets moindres qu'escompté il y a quelques mois, et malgré un contexte budgétaire incertain. (archives)
La Banque de France a relevé sa prévision de croissance à 0,9% pour 2025 et 1% pour 2026, notamment en raison de chocs sur l'économie française aux effets moindres qu'escompté il y a quelques mois, et malgré un contexte budgétaire incertain. (archives) KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT

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Dans le sillage de l'Insee, l'institution monétaire a annoncé une prévision de croissance à 0,9% en 2025, après 1,1% en 2024, révisant à la hausse sa projection annuelle.

Elle tablait jusqu'ici sur une progression du PIB français de 0,7% en 2025 et 0,9% en 2026, tandis que le ministère de l'Economie anticipe toujours une croissance à 0,8% en 2025.

Selon la Banque de France, la croissance du PIB progresserait de 1% en 2026. Elle estime que l'inflation devrait s'établir à 0,9% en 2025, après 2,3% en 2024, une prévision sensiblement inférieure à ses estimations il y a un an, et au niveau de l'inflation dans la zone euro qui s'établit, selon la Banque centrale européenne (BCE), à 2,1%.

Jeudi, la BCE a laissé ses taux inchangés pour la quatrième fois d'affilée, malgré une inflation sous contrôle.

Incertitudes

Ces données de la Banque de France sont publiées dans un climat politique et budgétaire national marqué par l'incertitude, alors qu'une réunion cruciale entre sénateurs et députés doit se tenir vendredi pour tenter d'aboutir à un compromis sur le budget.

En cas d'échec, le gouvernement pourrait envisager le vote d'une loi spéciale, ce qui permettrait de reconduire les impôts de 2025 en 2026 (hors mesures exceptionnelles), une solution temporaire avant de tenter de faire adopter un budget l'année prochaine.

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C'est dans ce contexte que la Banque de France a présenté ses projections macroéconomiques, renouant avec les prévisions de croissance partagées un an auparavant, en décembre 2024.

Face à de multiples chocs d'incertitudes, et en particulier la menace des droits de douane américains, la Banque de France avait ensuite abaissé sa prévision de croissance au cours de l'année, à 0,6% au mois de juin.

«On revient en fin d'année aux projections d'il y a un an, un peu comme s'il n'y avait pas eu tous les chocs d'incertitude», relève l'économiste en chef de la Banque de France, Olivier Garnier, soulignant leur impact moindre qu'anticipé, mais estimant que les effets pourraient s'avérer «plus durables».

Pendant l'année, l'activité a notamment été tirée par l'aéronautique et des exportations très dynamiques au second semestre, et la demande adressée à la France a été «très sensiblement révisée à la hausse», a détaillé M. Garnier.

En 2026, la croissance serait soutenue par un redressement de la consommation des ménages et de l'investissement privé, estime la Banque de France, qui s'est toutefois gardée de fournir des prévisions chiffrées sur le déficit public, compte tenu de la forte incertitude.

Mais «en l'état actuel de la discussion», le déficit budgétaire «sera au mieux de 5% du PIB», note Olivier Garnier, une situation qui dépendra notamment de l'adoption d'un budget, de l'éventualité d'une loi spéciale, etc.

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Le taux d'épargne, qui était stable autour de 14% à 15% depuis les années 1990, est nettement supérieur à ce niveau depuis 2020.

Cette situation tend à se confirmer en 2025, et le taux d'épargne devrait rester très haut, à 18,5% cette année, en légère augmentation après 18,2% en 2024, selon les prévisions de la Banque de France.

Il y a un an, l'institution monétaire anticipait pourtant une baisse du taux d'épargne en 2025, et selon ces nouvelles prévisions vendredi, le taux d'épargne «commencerait à se replier en 2026, sous réserve que le climat d'incertitude politique s'améliore».

Il resterait toutefois supérieur à sa moyenne d'avant crise du Covid-19.

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