Un de vos meilleurs souvenirs professionnels?

En avril 2011, après la signature de l’achat de mon premier hôtel à Zurich, au moment où tout le personnel est convoqué afin de lui annoncer la nouvelle. Je me présente et serre la main de ces nouveaux collègues. Ce jour correspond au moment où j’ai mis pied à terre à Zurich.

Quel autre métier auriez-vous pu (voulu) exercer?

Je voulais être architecte ou éventuellement ingénieur civil. Mais la pression familiale était forte pour que je sois hôtelier. L’avenir m’a permis néanmoins de réaliser mon rêve en devenant un entrepreneur hôtelier et en épousant une femme architecte.

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Le talent que vous rêveriez d’avoir?

Etre plus zen, plus contemplatif. Savoir prendre le temps d’écouter. Mais comme on dit: «Chassez le naturel et il revient au galop.» Je reste qui je suis!

Quelle a été votre plus grande erreur?

Il y a 7 ou 8 ans, j’ai renoncé à un grand projet hôtelier pour des raisons irrationnelles, par envie de ne pas déplaire et par peur du risque. J’ai aujourd’hui de la peine à me pardonner cette décision de renoncer à l’action.

Un trait de caractère qui vous séduit ou qui vous agace?

Je déteste l’inégalité des chances. Chez By Fassbind, nous essayons de donner à chacun la chance de gravir les échelons, même sans diplôme.

Le meilleur conseil que vous ayez reçu?

A 45 ans, mon meilleur pote m’a dit: «Tu sais, entre 45 et 50 ans, on est des kings! Il faut se donner à fond, car tout nous réussit. A 45 ans, je débarquais à Zurich en achetant l’hôtel Senator et, à 51 ans, je terminais la rénovation de mon troisième hôtel à Zurich.

Le meilleur endroit du monde?

Lausanne et Zurich qui expriment la pluriculturalité de notre pays, ses langues, ses cultures, sa complexité et son homogénéité. Votre plus dure école de la vie? En 1989, licence HEC en poche, j’ai fait un stage dans un grand hôtel de Madrid. Une grève générale paralysait le pays. L’hôtel accueillait 500 hôtes et personne ne vint travailler. Avec le chef de la réception, j’ai bricolé un banquet pour tout ce monde. En sortant du travail, j’ai été attrapé par des membres du syndicat qui m’ont passé à tabac. Ils m’ont demandé pourquoi un Suisse venait chercher du travail en Espagne, sans permis de travail. Il n’y avait pas encore les bilatérales et un permis de travail pour l’Espagne était impossible à obtenir pour un Suisse. Ils m’ont dit de rentrer chez moi, de ne pas piquer le travail aux Espagnols et de respecter les jours de grève nationale. J’ai pris conscience de ce que des migrants sans papier pouvaient vivre chez nous!

Votre plus grande extravagance?

Pour mes 50 ans, en 2016, j’ai décidé de me rendre de chez moi jusqu’à l’Atlantique à vélo. J’ai invité tous mes amis et monté un mégaprogramme en 15 étapes. Cinquante amis ont répondu présents pour une partie ou la totalité du voyage.

Votre plus grand rêve?

Continuer ce voyage dans l’autre sens et suivre l’EuroVelo Route n° 6 de Bâle jusqu’à la mer Noire en Roumanie en suivant le Danube!

Qui ou quoi aimeriez-vous être le temps d’une journée?

J’ai toujours rêvé d’échanger mon travail avec celui d’un directeur d’une autre entreprise de la même taille que la mienne, mais dans une tout autre activité.

La personnalité avec qui vous aimeriez dîner?

Le président Macron. Les Français semblent avoir choisi un président qui partage des valeurs très larges, d’une grande écoute et tolérance. Il me paraît si helvétique! Mais je peux me tromper.

OH
Odile Habel