Près de la moitié des PME suisses utilisent les compléments salariaux pour rémunérer leurs employés, selon la dernière étude en date sur le sujet de l’Office fédéral de la statistique. «Ces compléments constituent un élément essentiel pour améliorer la loyauté, la satisfaction et la motivation des collaborateurs», remarque un responsable du Centre d’études de projets économiques (CEPEC) à Lausanne.

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Le dirigeant RH d’une multinationale basée dans la région lémanique constate un intérêt de moins en moins marqué des employés pour les augmentations du salaire de base. L’accent est plutôt mis sur l’équilibre travail-vie et la réalisation personnelle. «Transports en commun, fitness et cours de yoga, jusqu’au remboursement du repas de midi et à l’inscription à la Course de l’Escalade sont autant de moyens qui permettent de renforcer l’esprit d’équipe et promouvoir la culture d’entreprise et le plaisir d’y travailler.»

Connaître les besoins de ses employés

Le responsable RH souligne l’importance de connaître précisément la population de son entreprise avant de formuler son offre: «C’est seulement ainsi que les avantages proposés seront adaptés aux besoins, et donc évalués positivement.» Un audit d’autant plus important que les complé- ments salariaux permettent de limiter les dépenses de l’entreprise. «Une augmentation de salaire doit correspondre à 3 à 6% du salaire par an pour être vraiment appréciée par un employé. Les avantages en nature les plus demandés coûtent souvent bien moins cher que cela.»

En termes de budget, il conseille de prévoir «un montant annuel minimum de 1000 francs par employé, avec un plafond à 3000 francs pour des atouts d’attrait et de rétention fondamentaux tels que la formation continue ou les activités sportives. Les augmentations salariales monétaires devraient être liées uniquement aux performances et ne devraient jamais être distribuées à tout un chacun.»

La tendance chez les employeurs est aujourd’hui d’offrir des avantages «à la carte», permettant ainsi aux employés de choisir librement sur la base de solutions dont l’impact budgétaire a déjà été planifié, apprécie Yolaine Bôle, consultante indépendante et ancienne directrice des Ressources humaines de la marque horlogère Corum. Un montant limité est géné- ralement attribué à chaque employé, de façon à ce qu’il puisse lui être alloué lors d’une négociation.

Dans ses anciennes fonctions, Yolaine Bôle a notamment expérimenté l’utilisation d’avantages tels que congés paternité augmentés ou séances de massage assis en entreprise. «En matière de résultats, nous avons constaté une excellente implication du personnel, peu de départs et une bonne productivité, liés à une meilleure identification avec l’entreprise.»