Ce n’est pas une mode passagère, la preuve en est fournie par les formations académiques romandes qui couvrent ce domaine. Devenir un entrepreneur social peut désormais s’apprendre par le biais de cours et de formations ciblés. Dernière en date, la Haute école de gestion Fribourg (HEG-FR), qui vient de lancer une nouvelle formation continue, le CAS (certificate of advanced studies) en entrepreneuriat social. Elle est orientée vers une économie responsable et durable et non pas une maximisation du profit. De fait, elle est évidemment destinée aux entrepreneurs, dirigeants et managers d’entreprise «dont le but premier est d’avoir un impact positif sur la société», est-il précisé par l’institution.

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«Depuis plusieurs années, l’Institut en innovation sociale et gestion durable de la HEG-FR travaille sur l’entrepreneuriat social à travers des projets de recherche et des mandats. Il a également noué des partenariats externes avec des hautes écoles, des organisations impliquées dans l’accompagnement des entrepreneurs sociaux. Ces partenariats permettent de développer des connaissances pratiques et des formations, dont le nouveau CAS proposé», nous confirme le responsable du cours, Laurent Houmard.

Se confronter à la réalité du terrain

Objectif: rendre le plus efficace possible le transfert des nouvelles connaissances à la réalité du terrain, ajoute-t-il. On apprend ensuite que la formation vise à approfondir les différents types de leadership, d’organisation, et se pose la question de comment innover et gérer en ayant un impact sociétal positif fort, le tout dans les valeurs d’une économie responsable et durable. Tout un programme! D’ailleurs, la formation se déroule de façon concrète en quatre modules de vingt jours et elle est animée par une quinzaine d’intervenants. Son coût: 6800 francs.

Ce genre de module existe déjà à l’Université de Genève. Les objectifs de l’enseignement nous sont détaillés par Christophe Jeannette, responsable des inscriptions à ce cours. «La formation proposée poursuit plusieurs objectifs d’apprentissage. Connaître les principales caractéristiques de la situation sociale de la population et de ses déterminants, dans les pays à hauts revenus et au niveau mondial, ainsi que les principales formes d’innovations sociales, soit l’innovation sociale entrepreneuriale, l’innovation sociale citoyenne et l’innovation sociale publique. Nous tentons aussi de comprendre les principales méthodes utilisées pour initier, développer, financer et diffuser un projet d’innovation sociale, de l’idée initiale à la mise en œuvre et de savoir quand il est opportun de stimuler et de soutenir l’innovation sociale et à quel niveau de proximité.»

Enfin, l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a inauguré en 2017 le Yunus Social Business Center ainsi que l’initiative Social Impact. Ces projets visent à promouvoir l’entrepreneuriat social et ils sont dédiés à la résolution des défis sociaux les plus pressants. Le site porte le nom du Bangladais Muhammad Yunus, Prix Nobel de la paix 2006 pour ses initiatives notamment dans le microcrédit. Lors de l’inauguration du cursus à l’EPFL, il a tenu à rappeler la définition d’une entreprise sociale. «C’est une entreprise qui ne partage pas de dividendes et qui réinvestit les profits dans son propre épanouissement.»

EdouardBolleter
Edouard Bolleter