Se vendre. Tout un art dans lequel nous ne sommes pas égaux. Il s’agit pourtant d’une constante depuis des décennies et un passage obligé dans la quête d’un emploi. Jusqu’ici, les codes étaient clairs et le chemin bien balisé: lettre de motivation, curriculum vitae, copie des diplômes, lettre de référence et premier entretien. En 2022, écrire ces mots revient presque à rédiger une chronique nécrologique. Le bon vieux rituel de la postulation sent quelque peu la naphtaline. La faute à une guerre des talents toujours plus féroce; à un marché du travail extrêmement mobile et mondialisé. Citons encore l’émancipation technologique des techniques de recrutement et l’absence de visibilité des entreprises quant à leurs besoins de compétences dans le futur.

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Tous ces facteurs – et bien d’autres – ont signé l’arrêt de mort du CV. La conséquence de cette agonie est une complète remise en question des codes de postulation et de recrutement. Du côté des candidats comme des entreprises, l’ère est au personal branding, c’est-à-dire au marketing de soi. Les millenials et les jeunes pousses ont bien compris l’importance d’occuper le terrain sur les plateformes et les réseaux. La raison est toute simple: le CV en 2022 s’appelle Google, LinkedIn ou YouTube.

Experte depuis vingt ans dans les ressources humaines avec sa société Global HR Talents, Laetitia Kulak, ne s’en cache pas; elle ne regarde même plus les dossiers de postulation classique: «Ce n’est plus comme cela que l’on postule et que l’on recrute.» Selon elle, le marché exige aujourd’hui des «curriculum vitae plus visuels, capables de valoriser et de mettre en lumière les compétences-clés d’un candidat. Il s’agit de compétences plus transversales et hybrides. Des compétences sociales et comportementales telles que l’agilité, l’esprit d’équipe.»

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Mehdi-Atmani
Mehdi Atmani