Patrick Botteron, directeur du Private Banking Onshore de la BCV, et Christian Petit, CEO de Romandie Energie, ne sont pas des «digital natives». Ils comptent pourtant chacun plus de 7500 abonnées sur LinkedIn et, surtout, ils publient très régulièrement, commentent, s’enthousiasment ou partagent dans le flux continu des posts. Premier constat: nos deux dirigeants font le job eux-mêmes et ne sous-traitent pas cette tâche à un communicant. «Cela se voit si c’est écrit par un service externe, relève Christian Petit. Je fais vérifier certains chiffres parfois, mais j’écris surtout en suivant l’inspiration du moment, ou alors je repère des sujets à l’avance que je laisse mûrir pour y revenir ensuite.»

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Tour à tour personnels, en publiant un paysage de montagne ou en évoquant une anecdote, ou plus engagés, avec des posts en lien avec leur secteur ou avec l’actualité politique, ils communiquent généreusement avec leur réseau, parfois avec humour. Ils n’hésitent pas aussi à le questionner, comme avec ce sondage du patron de Romandie Energie: «Comment boucler l’équation électrique suisse?» Comme réponses au choix: «Par le nucléaire, par le gaz naturel ou par les NER et le stockage.» Une manière ludique d’aborder des thématiques sérieuses.

Mais sont-ils libres de parler de tous les sujets? «Je communique sur trois ou quatre thèmes que j’ai définis et qui permettent de renforcer l’image de banquier privé de proximité qui est la nôtre», note Patrick Botteron. La situation conjoncturelle ou l’innovation dans le canton de Vaud sont donc ses sujets de prédilection.

Christian Petit est bien évidemment très féru de transition énergétique, mais aborde aussi des questions sociétales ou de leadership. Un post sur la multiplication des réglementations a suscité il y a quelques mois une large ferveur, avec plus de 880 réactions positives. «J’ai abordé le thème de l’interdit, qui est un marqueur de notre temps, observe-t-il. LinkedIn a cette vertu de susciter le débat. Il m’aide à sentir les choses et j’y apprends aussi beaucoup. Lorsque j’écris, j’essaie d’impliquer le lecteur avec des anecdotes concrètes, afin de stimuler une discussion. Je ne le vois pas comme un moyen de donner des opinions tranchées.»

Est-ce utile? Des contacts, les deux dirigeants en créent énormément grâce à LinkedIn, jusqu’à aller boire un café par semaine avec une nouvelle relation rencontrée en ligne, en ce qui concerne l’énergéticien.

Quant à Patrick Botteron, il ne pourrait s’en passer professionnellement. Les réseaux sociaux constituent pour lui un outil indispensable pour véhiculer l’image de son entreprise et interagir avec son écosystème. «Par ce canal, je suis entré en relation avec des entrepreneurs, des dirigeants de différents milieux et un grand nombre de personnes aux compétences intéressantes. Cela a parfois permis une rencontre, des liens commerciaux, voire des engagements de collaborateurs à la BCV», assure-t-il.

 

Conseils

La fréquence: 30 minutes par jour, tôt le matin ou le soir. Un post par jour ou par semaine avec une modération des commentaires s’il y a des questions.

Faire un commentaire négatif: s’il s’agit de rectifier une information factuelle fausse, oui. S’il s’agit d’une opinion, celle-ci est propre à chacun.

Conseil à un CEO: considérer les réseaux sociaux comme n’importe quel lieu public,
cela dit, c’est comme tout, si on n’aime pas, mieux vaut s’abstenir.

Un tabou: écrire sur des sujets pour lesquels vous n’êtes pas qualifié et, en ce moment,
il est préférable d’éviter les posts sur le covid, sujet explosif.

 

TB
Tiphaine Bühler