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Ces drogues que consomment les cadres helvétiques

Elon Musk serait un adepte de drogues récréatives, ce qui ne surprend pas l'expert en toxicomanie Thilo Beck. Il explique ce que les cadres consomment dans notre pays et pourquoi.

Tina Fischer

Elon Musk a consommé de la marijuana dans un célèbre podcast américain.

En 2018, Elon Musk a fumé de la marijuana dans un célèbre podcast américain, peu après avoir affirmé ne pas consommer de drogues.

IMAGO/Pond5 Images

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Cocaïne, ecstasy, LSD, champignons hallucinogènes et surtout kétamine... La liste des drogues appréciées par l'excentrique Elon Musk s'est allongée de manière significative, selon un article du Wall Street Journal. Il aurait fait un trip au LSD à Los Angeles en 2018, aux champignons magiques au Mexique et à la kétamine à Miami, une drogue aux effets secondaires hallucinogènes, utilisée en cas de forte dépression ou même pour endormir les chevaux.

Les caprices d’Elon Musk en matière de drogue ont pris une ampleur énorme, ils rappellent Jordan Belfort, le «Loup de Wall Street». Dans les années 1980 et 1990, l'agent de change a parfois ingéré jusqu'à 22 substances différentes en même temps. Cela soulève cette question: pourquoi? Et comment se présente la consommation de drogues dans notre pays?

Les Suisses en consomment pour deux raisons

Le médecin addictologue et psychiatre Thilo Beck du Centre Arud pour la médecine de l'addiction à Zurich donne une réponse simple: «Les managers sont stressés.» Il existe deux manières différentes d'utiliser des drogues en cas de stress. Les uns les consomment pour se remettre, les autres comme stimulants et pour améliorer leurs performances.
 
«Le premier groupe se détend avec de l'alcool ou des benzodiazépines», explique Thilo Beck. Les «benzos» regroupent les somnifères et les tranquillisants. Tout comme l'alcool, ils ont un effet anxiolytique et sédatif, ce qui permet aux cadres de se déconnecter.
 
Le deuxième groupe utilise en revanche des drogues pour améliorer ses performances. En Suisse, il s’agit surtout de cocaïne. L'effet d'amélioration des performances du LSD, de l'ecstasy et de la kétamine, utilisés à faible dose, est controversé. «Toutes ces drogues agissent comme des psychédéliques. Elles permettent d'observer une situation de l'extérieur et de la remettre en question», explique l’expert.

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Le monde numérique rapide favorise le stress

Les managers sont aujourd'hui soumis à un stress permanent. La numérisation apporte sans cesse de nouveaux outils, la joignabilité constante ne permet plus de faire des pauses et le travail à domicile empêche de se déconnecter.

En conséquence, la consommation de drogues a également augmenté dans notre pays, mais pas de manière aussi drastique que l'on pourrait s'y attendre. Selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique, le cannabis est la drogue la plus consommée par les Suisses. En 1997, à peine 20% d’entre eux déclaraient en avoir consommé au moins une fois dans leur vie, 20 ans plus tard, ils étaient déjà plus de 30%.

Le cannabis est suivi par la cocaïne: 6,7% de la population suisse a déjà essayé cette drogue au moins une fois. C'est 4 points de pourcentage de plus que 20 ans auparavant.

Ces chiffres le montrent: les Suisses ont également recours aux substances psychotropes. Mais pas aussi fortement que certaines stars américaines du business et sans doute pas aussi souvent que le fantasque multimilliardaire.

Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Handelszeitung.

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Tina Fischer

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