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Lorsque le collaborateur approche de l’âge de la retraite, sa motivation, sa productivité ainsi que ses aptitudes physiques ont tendance à diminuer. Un collaborateur âgé bénéficie, à certaines conditions, d’une protection particulière. Le risque d’un licenciement abusif n’est jamais loin.
Marianne Favre Moreillon
Marianne Favre Moreillon, directrice et fondatrice du cabinet juridique DroitActif et EspaceDroit.
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En droit du travail, le principe de la liberté contractuelle prévaut: chaque partie peut mettre un terme à la relation de travail sans restriction et sans motif particulier. La liberté contractuelle souffre néanmoins quelques exceptions. Tel est notamment le cas de l’abus de droit. La loi protège les travailleurs contre les congés abusifs (art. 336 CO). Est considéré comme abusif, le congé fondé sur un motif inhérent à la personnalité du travailleur. Le Tribunal fédéral (TF) considère que l’âge est une qualité propre de la personne, qui est digne de protection. Toutefois, en pratique, l’âge s’avère rarement l’unique motif du licenciement.
Le licenciement d’un collaborateur prononcé parce qu’il atteint l’âge légal de la retraite n’est pas abusif. Avant l’âge de la retraite, le congé signifié à une personne, parce qu’elle n’a plus les aptitudes physiques spéciales exigées par sa fonction, est justifié. Tel est le cas pour la profession de mannequin, danseuse, sportif ou toute autre profession qui exige des aptitudes physiques particulières.
Le collaborateur, qui est proche de l’âge de la retraite et qui a une grande ancienneté au sein de l’entreprise, doit bénéficier d’égards particuliers de la part de l’employeur avant d’être licencié, faute de quoi le licenciement risque fort d’être qualifié d’abusif.
Ces égards peuvent prendre la forme d’un avertissement, d’une convention d’objectifs ou d’un plan d’amélioration de la performance. Le collaborateur doit pouvoir comprendre qu’il s’expose à un licenciement s’il ne remédie pas aux carences reprochées.
La doctrine considère que, pour jouir de la protection accrue, le travailleur doit être âgé de 50 ans au moins et bénéficier de plus de 10 années d’emploi ininterrompues auprès du même employeur au moment de la résiliation.
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Un tribunal zurichois a considéré que le licenciement signifié à un collaborateur en raison de son âge, dans le cadre d’une restructuration structurelle de l’entreprise, n’était pas abusif. L’employeur était libre de déterminer les collaborateurs à congédier, en choisissant de se séparer des collaborateurs les plus âgés ou les plus chers, pour les remplacer par des collaborateurs avec un salaire inférieur.
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