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Interview

«Une garantie de l'État? Nous n'avons jamais été sauvés»

Le président de la Poste est accusé par l’industrie de concurrencer déloyalement les entreprises grâce à des fonds publics.

Valda

Andreas Valda

<p>Le président du conseil d'administration Christian Levrat apporte un contrepoids politique. L'ancien président du PS défend la stratégie d'expansion du groupe public.</p>

L'ancien président du PS défend la stratégie d'expansion du groupe public.

Rolf Neeser

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Depuis quatre ans, les critiques du Parlement pleuvent sur le conseil d'administration de la Poste. L'industrie s'insurge contre la stratégie d'expansion de l'entreprise publique, qui a racheté de nombreuses sociétés privées. Une majorité de droite veut interdire cette activité à la Poste par le biais d'interventions parlementaires. Parallèlement, l'UDC, le Centre et la gauche s'opposent au démantèlement du réseau de filiales. Enfin, le Surveillant des prix contrecarre les plans de la Poste, qui veut augmenter de manière offensive ses prix pour les lettres et les colis. Christian Levrat, président du conseil d'administration de la Poste, nous donne son point de vue dans cet entretien.

La Poste est «d'un autre temps», me dit mon fils de 25 ans. Il n'a de contact avec elle que lorsqu'il lui envoie sa déclaration d'impôts et ses bulletins de vote. Pourquoi la poste est-elle encore nécessaire?

Moi aussi, j'observe mes enfants adultes. Ils reçoivent des colis et envoient des retours. Ils utilisent Twint ou l'e-banking de Postfinance, alors qu'ils auraient le choix d'utiliser d'autres banques. Comme votre fils, ils votent par correspondance et utilisent le car postal. En d'autres termes, la poste est pertinente pour eux au quotidien. Simplement différente de notre génération. Nos clients choisissent d'utiliser la Poste physiquement ou numériquement.

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Vous appelez cela une Poste hybride. Dans quelle mesure le courrier physique se réduit-il?

Les changements sont marquants et la transformation numérique ne freinera pas l'évolution. Depuis 2010, le volume des lettres et des journaux a diminué de 40%. Les versements au guichet de la Poste ont diminué de trois quarts durant cette période. Nous estimons que d'ici 2040, nous aurons perdu les deux tiers du volume actuel de lettres et de journaux. Pour les versements au guichet, il s'agira d'une infime fraction des versements actuels.

Bio express

Gruyères
Christian Levrat est né en 1970 et a grandi près du château de Gruyères, à proximité de Bulle. Il a étudié le droit à Fribourg et les sciences politiques à Leicester, au Royaume-Uni. Il débute sa carrière comme juriste spécialisé dans les questions d’asile chez Caritas. Parmi ses loisirs figure les échecs, une passion qu’il compare volontiers à la politique.

Syndicaliste
Il construit d’abord son influence politique comme secrétaire central du syndicat Syndicom, puis comme vice-président de l’Union syndicale suisse. Élu au Conseil national en 2003, il devient président du Parti socialiste suisse en 2008. En 2012, il est élu au Conseil des États, où il siègera huit ans. Il y laissera une empreinte forte sans jamais verser dans la radicalité. En 2020, il se retire de la vie politique.

Dirigeant économique
Depuis 2021, Christian Levrat préside le conseil d’administration de la Poste. Son arrivée marque le début d’une stratégie d’expansion sans précédent, au grand dam du secteur privé, qui se dit aujourd’hui mis sous pression par la régie publique.

Pour générer de nouveaux revenus, l'expansion se fait dans le secteur privé. La Poste a acheté des dizaines de petites et grandes entreprises. Les citoyens critiquent vivement cette pratique. Un exemple: pourquoi la Poste a-t-elle besoin de sa filiale Unblu, une entreprise de logiciels?

De tels investissements sont importants pour utiliser les nouvelles technologies. Unblu propose entre autres des outils de conseil numériques. Mais l'essentiel est la vision d'ensemble. Si le service classique diminue, - le volume des colis augmente certes, mais les marges bénéficiaires sont très faibles et nous partons du principe que personne ne gagne vraiment d'argent avec ce service -, nous devons agir selon quatre piliers. Premièrement, la Poste doit adapter ses prix à la hausse. Deuxièmement, elle doit travailler sur son efficacité. Nous avons supprimé des centaines de millions de francs de coûts dans le système...

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... économisés.

Oui, des économies. En raison de la baisse des volumes, nous avons dû mettre en œuvre des mesures d'efficacité. Le troisième pilier: nous devons développer de nouvelles activités. Pas en soi, mais pour répondre aux besoins de notre clientèle, qui évoluent.

Par exemple?

Le vote électronique est un bon exemple. Nous votons encore par correspondance. Cela ne devrait pas être le cas. Nous sommes prêts avec notre système et souhaitons proposer le vote électronique sur l'ensemble du territoire dès que possible. Mais cette décision ne nous appartient pas, elle appartient à la Confédération et aux cantons.

Mais il y a eu des problèmes à ce niveau, non?

Ils sont résolus depuis 2019. Notre e-voting ne peut pas être manipulé - des tests réguliers le montrent - et il est en service dans quatre cantons à titre d'essai. Un autre exemple est le dossier électronique du patient (DEP). Vos enfants sont probablement dans le même cas que les miens: lorsqu'ils sont à l'étranger et qu'ils ont une urgence, il leur manque par exemple le carnet de vaccination avec les indications nécessaires. Le DPE permettrait de récupérer ces données à l'étranger.

<p>Levrat s'agace de voir que l'on attend beaucoup de la Poste et que, dans le même temps, sa marge de manœuvre doit être de plus en plus limitée.</p>

Christian Levrat s'agace de voir que l'on attend beaucoup de la Poste et que, dans le même temps, sa marge de manœuvre doit être de plus en plus limitée.

François Wavre
<p>Levrat s'agace de voir que l'on attend beaucoup de la Poste et que, dans le même temps, sa marge de manœuvre doit être de plus en plus limitée.</p>

Christian Levrat s'agace de voir que l'on attend beaucoup de la Poste et que, dans le même temps, sa marge de manœuvre doit être de plus en plus limitée.

François Wavre

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Le DEP n'a pas pris son envol depuis 2014...

La situation actuelle est surtout due à la décision prise à l'époque par le Parlement: après une forte résistance des médecins, il a renoncé à définir le DEP comme obligatoire. Il faut à présent modifier la loi actuelle.

Et le quatrième pilier stratégique?

La quatrième composante, c’est l’adaptation du cadre légal. En résumé, notre stratégie repose sur quatre axes : des prix plus élevés, davantage d’efficacité, de nouveaux domaines d’activité et une révision des conditions-cadres légales. Ce dernier point inclut des sujets comme la lettre A, les horaires de distribution ou encore les objectifs de performance. Aujourd’hui, notre champ d’action est très limité: nous ne sommes autorisés à exercer nos activités que dans quatre secteurs – la logistique, la communication, les paiements (physiques et numériques) et le transport de personnes. C’est tout. Lorsque nous investissons à l’étranger, il doit exister un lien étroit avec notre cœur de métier. Le conseil d’administration examine d’ailleurs avec rigueur chaque acquisition pour s’assurer qu’elle respecte les statuts de l’entreprise.

Comment se fait-il que la Poste fasse l'objet de tant de critiques de la part des milieux industriels? On dit que vous achetez des entreprises au hasard...

Au cours de la dernière période stratégique, de 2021 à 2024, nous avons fait un nombre relativement important d'acquisitions. L'année dernière, il y en a eu une, et l'année précédente, deux. Cette année, nous n'avons acheté aucune entreprise.

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Avez-vous réagi aux critiques du Parlement?

Non, nous sommes dans une phase de consolidation. Bien sûr, nous avons entendu les critiques et y avons réagi très tôt: en examinant beaucoup plus précisément les critères des achats d'entreprises prévus.

Pouvez-vous donner un exemple?

Par égard pour d’autres parties potentiellement intéressées, je préfère ne pas m’exprimer à ce sujet.

Qu'entendez-vous par consolidation?

Nous avons par exemple acheté des entreprises de logistique, en Suisse et dans les pays limitrophes. Celles-ci sont regroupées afin de créer des synergies et d'augmenter leur efficacité. C'est un processus entrepreneurial naturel: acquérir, consolider et finalement développer.

C'est cette activité - acheter des entreprises et les intégrer - que la Commission de l'économie du Conseil national veut restreindre?

Les adaptations proposées auraient pour conséquence une forte contraction de la Poste et une quasi-interdiction de son développement entrepreneurial dans tous les domaines. Le service universel ne pourrait plus être financé de manière autonome.

Mais des doutes subsistent: la Poste empièterait sur le terrain des autres. Que fait par exemple votre filiale Steriplus?

Elle fait de la logistique. Nous récupérons le matériel usagé auprès des hôpitaux, le faisons stériliser et le retournons. C'est de la logistique spécialisée. Nous transportons des marchandises comme nous l'avons toujours fait. La clientèle externalise certains travaux parce que c'est moins cher. Ce ne sont pas des besoins inventés.

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En quelques mots

Quelle est votre idée du bonheur? Être en bonne santé et exercer un travail intéressant, jusqu’à un âge avancé.

Quelle est votre plus grande peur? Que notre pays reste paralysé par la peur de l’avenir.

Quel trait de caractère regrettez-vous le plus chez vous? Le fait qu’il me faille un véritable effort pour me lever très tôt le matin.

Quelle personne vivante admirez-vous le plus? Le joueur d’échecs et ancien champion du monde Garry Kasparov.

Quel est votre plus grand luxe? Un nouveau vélo de course.

Quelle est, selon vous, la vertu la plus surestimée? La prudence. En quantité raisonnable, elle est acceptable. Mais le plus souvent, elle sert d’excuse à l’inaction.

À quelle occasion dites-vous un petit mensonge? Pratiquement jamais.

Quels mots ou expressions utilisez-vous le plus souvent? Service public.

Quel talent aimeriez-vous posséder? J’aimerais savoir chanter.

Quelle est, selon vous, la plus grande réussite de la Suisse? Sa diversité, et en particulier son multilinguisme.

Cette activité pourrait tout aussi bien être exploitée par n’importe quel grand logisticien privé. Mais au-delà de ce cas précis, le problème fondamental, du point de vue du secteur privé, est qu’une entreprise fédérale ne devrait pas exercer d’activités que des acteurs privés sont également en mesure d’assurer.

Ce n'est pas une invention de la Poste. C'est une volonté politique. Lorsque l'on a externalisé l'exploitation postale de l'administration en 1998 et que l'on a créé la Poste sous sa forme actuelle, le monde politique voulait délibérément la mettre en concurrence avec le privé. Aujourd'hui, nous réalisons environ 85% de notre chiffre d'affaires en libre concurrence. Le monopole ne représente plus qu'environ 15%. Les revenus du marché couvrent donc le déficit du service postal universel. Actuellement, il s'élève à 370 millions de francs. Notre autonomie financière ne va pas de soi. De plus, la Confédération perçoit chaque année des dividendes.

La critique commence par l'inégalité des chances. En tant qu'entreprise fédérale, la Poste peut se refinancer à bon compte. Les entreprises privées ne le peuvent pas. En position de force, la Poste peut offrir plus et acheter plus d'entreprises que les privés.

Je conteste en grande partie l'inégalité des chances en faveur de la Poste. Par rapport à une entreprise privée, nous avons un mandat légal et des directives réglementaires. Il y a de très nombreuses activités lucratives que nous n'exerçons pas parce que la loi nous l'interdit.

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Par exemple?

Nous n'achetons pas d'entreprises qui font du pur commerce de marchandises. Nous nous occupons du stockage et du transport.

Et le capital moins cher?

Il faut comparer ce qui est comparable. Notre solvabilité est certainement meilleure que celle des PME. Mais par rapport à des groupes ayant la même solvabilité, nous ne sommes pas mieux lotis. Il n'y a pas de garantie explicite de l'Etat par la Confédération pour la Poste. Il en va tout autrement pour la vingtaine de banques cantonales qui bénéficient de la garantie d'Etat des cantons et encore moins pour les grandes banques qui bénéficient de la garantie d'Etat implicite de la Confédération.

<p>L'ancien politicien et actuel président de la Poste est convaincu que l'entreprise publique est encore pertinente pour les jeunes générations - simplement d'une autre manière qu'auparavant.</p>

L'ancien politicien et actuel président de la Poste est convaincu que l'entreprise publique est encore pertinente pour les jeunes générations, simplement d'une autre manière qu'auparavant.

François Wavre
<p>L'ancien politicien et actuel président de la Poste est convaincu que l'entreprise publique est encore pertinente pour les jeunes générations - simplement d'une autre manière qu'auparavant.</p>

L'ancien politicien et actuel président de la Poste est convaincu que l'entreprise publique est encore pertinente pour les jeunes générations, simplement d'une autre manière qu'auparavant.

François Wavre

Vous n'avez pas de garantie d'État explicite ou implicite?

De manière implicite? Nous ne le savons pas, car nous n'avons encore jamais été sauvés, contrairement aux grandes banques. Notre solvabilité est inférieure à celle de la Confédération. Mais le débat est inutile, nous avons actuellement des capitaux nets et pas de dettes.

Mais vous craignez maintenant, en raison de la consultation, de perdre votre place sur le marché libre.

Si la Commission économique devait s'imposer, cela aurait de grandes conséquences pour la Poste. Il faudrait alors que quelqu'un nous explique qui supporte les coûts annuels du service universel. Aujourd'hui, comme nous l'avons dit, il s'agit de 370 millions de francs, et bientôt de 500 millions. Ce ne sont pas des peanuts!

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Vous avez lu notre rapport il y a six mois. Les milieux bourgeois estiment que la Confédération devrait assumer le déficit du service universel plutôt que de laisser La Poste «chasser» sur le marché.

Ce que doit faire la Poste est un débat qui doit être mené. Il est juste si l'on parle aussi des conséquences et si l'on adopte une perspective globale. Notre service universel est excellent. C'est ce que montrent les comparaisons internationales de l'Union postale universelle. Pour la neuvième fois consécutive, nous sommes la meilleure poste du monde. Et maintenant, on veut nous imposer un corset plus serré.

On sent que cela vous agace.

En comparaison avec d'autres opérateurs postaux, nous avons les directives les plus strictes en ce qui concerne le mandat de service universel, et en même temps, certains politiciens veulent fortement limiter notre marge de manœuvre sur le marché. Ils exigent de nous une grande rentabilité propre et en même temps un dividende élevé au profit du trésor public. Ce calcul ne tient pas la route. Je ne fais que tendre un miroir à la politique. Elle doit se demander si la voie actuelle n'est pas la plus intelligente: un système qui fonctionne sans l'argent des contribuables.

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Serait-il possible de restreindre le service universel?

Je soumets également cette question à la discussion.

Prenons l'exemple du réseau de succursales: cette infrastructure coûte cher. Certes, il y a encore des gens qui ne passent pas à l'e-banking. Mais beaucoup de personnes âgées y parviennent. Il faudrait un jour en finir avec les versements au guichet.

Récemment, nous avons fermé 21 succursales dans des régions où la clientèle était peu nombreuse. Nous avons alors été fortement critiqués au Parlement. Paradoxalement, de telles exigences proviennent des mêmes personnes. Je plaide pour l'honnêteté. En d'autres termes: soit nous réduisons le service universel, soit nous permettons à la Poste de travailler dans les domaines qui lui ont été attribués il y a trente ans.

Mais votre affirmation selon laquelle vous travaillez dans le cadre légal est-elle vraie? Prenons l'exemple de Tilbago, une filiale de la Poste. Elle propose des poursuites en ligne. En avez-vous déjà entendu parler?

Non, pas du tout. Je soupçonne qu'il s'agit d'une start-up dans laquelle nous avons injecté du capital-risque.

Postfinance y participe à hauteur d'environ 25%. Pourquoi Postfinance doit-elle le faire ?

Pour la rentabilité durable de Postfinance, il est essentiel de diversifier la structure des revenus en développant des sources de revenus indépendantes des taux d'intérêt. Sa participation dans Tilbago la soutient dans cette démarche.

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Qui décide des acquisitions? La direction du groupe, le conseil d'administration ou les représentants de la Confédération?

C'est le règlement des affaires et des compétences qui le dit: à partir de 10 millions de francs, c'est le conseil d'administration, et au-delà, à partir d'une certaine limite, nous consultons aussi les départements représentant le propriétaire, respectivement le Conseil fédéral.

Avec le projet de loi du Conseil fédéral sur la réforme de la Poste, Albert Rösti demande qu'une commission externe évalue les acquisitions. Cela vient-il de vous?

Non, le conseil d'administration est responsable du respect de l'article sur le but.

Cette autorité de contrôle nous a semblé étrange.

Cette soi-disant autorité de contrôle indépendante ne vient pas de nous, ni du conseiller fédéral Albert Rösti, mais du Parlement.

Bureaucratique et lourde...

On peut légitimement se demander quelle serait la valeur ajoutée. Nous vérifions déjà très précisément à chaque fois si une acquisition est conforme à la loi.

<p>L'un des hobbies du président de la Poste est les échecs.</p>

L'un des hobbies du président de la Poste est les échecs.

François Wavre
<p>L'un des hobbies du président de la Poste est les échecs.</p>

L'un des hobbies du président de la Poste est les échecs.

François Wavre

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Pourquoi les représentants des propriétaires - à savoir le département des finances de Karin Keller-Sutter et le DETEC d'Albert Rösti - ne peuvent-ils pas prendre une telle décision? Ils proviennent du camps bourgeois, tout comme les critiques.

Le Conseil fédéral dirige la Poste par le biais des objectifs stratégiques. Le propriétaire peut les adapter. Les décisions opérationnelles n'incombent pas au Conseil fédéral. Il est incontestable que nous agissons en fonction des objectifs stratégiques de la Confédération.

La Poste exploite Swiss-ID. Fin septembre, le peuple a accepté l'introduction de l'E-ID. La Poste veut-elle que la Confédération lui accorde une licence pour l'exploiter?

Non, ce sont deux choses qui sont complémentaires. Maintenant que l'E-ID a été accepté - même si c'est de justesse -, nous aimerions l'utiliser pour identifier nos services.

Cela m'inquiéterait, car Swiss-ID, comme presque toutes les plates-formes postales numériques avec log-in, semble lourde à manipuler. Les plateformes bancaires modernes comme Revolut ont des standards élevés et permettent néanmoins un onboarding en quelques minutes. Je ne suis pas sûr que la Poste gagnerait un prix en greffant l'E-ID sur le Swiss-ID.

Or, plus de trois millions de clients utilisent les services en ligne de la Poste via le log-in Swiss-ID...

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Dernier sujet: quelle est la légitimité de Postfinance? Elle a été fondée en 1906 en tant que service de chèques postaux. Puis est venu le trafic des paiements. Depuis des années, elle tente de devenir une banque universelle ou de conseil. Où se situe son cœur de métier?

Deux choses à ce sujet. Premièrement, Postfinance détient 100 milliards de francs de fonds de clients. Elle doit en placer un tiers à l'étranger, car l'octroi de crédits en Suisse lui est interdit. On peut se demander à quel point cela est judicieux sur le plan économique. Nous comptons 2,4 millions de clients. Et pourtant, nous n'avons pas le droit de proposer des crédits. Dans le même temps, d'autres banques défendent leur intérêt. Le débat est politique. Deuxièmement, du point de vue du service universel, il faut dire que Postfinance assure le trafic des paiements et cofinance le service universel. Comme nous disposons d'un réseau de succursales relativement important, nous mettons également ces locaux à la disposition de la concurrence.

Il s'agit des assureurs, des banques, des opérateurs de téléphonie mobile, des caisses maladie. Et la Poste vend des articles de papeterie.

La question de savoir avec quels autres partenaires nous collaborons dans notre réseau de filiales est en cours de discussion. À mon avis, nous devrions à l’avenir nous affirmer encore davantage comme La Poste elle-même, et moins comme un simple canal de distribution pour les autres.

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Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Bilanz.

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