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Avec BRGNR Holding, les frères Burgener ont uni leurs talents dans le sport et la musique en renouant avec l’héritage entrepreneurial de leur famille. Marc-Antoine, l’aîné, revient sur ce parcours.

Bruno Delaby
Marc-Antoine Burgener, cofondateur de BRGNR Holding.
Darrin VanselowPublicité
«L’envie d’entreprendre est bien ancrée dans notre famille. Notre grand-mère avait lancé Lynell, sa marque de cosmétiques, dans les années 1950. L’entreprise a été reprise par notre mère dans les années 1990, qui l’a rebaptisée Dr Burgener Switzerland. Notre père a développé deux pharmacies. Nos parents sont très ouverts d’esprit mais attendent que l’on s’investisse pleinement dans nos choix. Chacun s’est donc lancé à fond dans sa passion: la musique pour Maxime, le benjamin de la famille, le snowboard pour Patrick, le cadet, et la finance pour moi, Marc-Antoine. Après mon bachelor à HEC Lausanne, je me suis retrouvé dans une position de chef d’orchestre, à superviser les différents projets familiaux.
Patrick a été le premier à se lancer. A 14 ans, il devient snowboardeur professionnel. Nous commençons alors à filmer nos aventures sur les pistes pour les partager sur les réseaux sociaux. Sans nous en rendre compte, nous étions en train de poser les bases de WABS, notre agence de marketing digital et de gestion des talents. L’année 2015 a été charnière: je suis devenu l’agent de Patrick. J’étais responsable de ses sponsors et de sa communication. Mais c’est aussi à cette période que Patrick a enchaîné les blessures et a fini par se rompre les ligaments croisés. Il a hésité à mettre un terme à sa carrière. Pour s’occuper pendant sa rééducation, il décide de se remettre à la musique, avec le même état d’esprit que pour le snowboard, et forme un groupe avec Maxime. Un choix payant: sa carrière musicale décolle. Il sort son premier single cette même année. Dès son retour à la compétition de snowboard, il bat tous ses records personnels, décroche deux médailles aux Championnats du monde et termine 5e aux Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018.
A partir de là, tout s’accélère. Nous lançons WABS et Patrick signe chez Universal pour deux EP. Nous adoptons un modèle d’affaires simple mais original à l’époque: développer un athlète comme une marque. En 2023, nous créons notre label de musique, Oversey Records. Pour commercialiser des produits dérivés de nos artistes, tout en proposant des habits de qualité, nous lançons également notre marque de vêtements, du même nom que le label.
Après avoir entrepris dans le sport et la musique, nous avons voulu faire honneur à l’histoire de notre grand-mère et de sa marque de cosmétiques. Concours de circonstances: nous rencontrons Manon von Graffenried, experte en cosmétiques souhaitant développer ses propres produits. Avec elle, nous relançons la marque sous son nom d’origine: Lynell. L’objectif est de proposer des produits grand public, accessibles aux jeunes. Nous avons pu mettre à profit l’expérience de notre mère dans le domaine, nous maîtrisions la communication et nous pouvions compter sur notre équipe de graphistes et de designers. Tout était réuni pour relancer la marque en préservant son ancrage familial. Passée de trois points de vente en 2024 à dix aujourd’hui, Lynell prévoit une croissance de 225% en 2025.
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Désormais, WABS, Oversey Records et Lynell sont regroupés sous une holding du nom de BRGNR Holding, à laquelle s’ajoute également l’une des pharmacies de notre père que nous avons reprise en 2024. Le groupe compte aujourd’hui une douzaine de postes à équivalent plein-temps et génère un chiffre d’affaires de plus de 2 millions de francs. Mais il n’y a pas eu que des succès, certains projets ont dû être abandonnés. Personnellement, j’ai dû quitter l’aventure Alaïa, un projet de complexe sportif et de bassin de surf à Crans-Montana et à Sion. Mais ce renoncement m’a permis de développer WABS. Maxime a été recalé d’une école de musique à Lausanne, ce qui l’a poussé à partir pour Londres, lui permettant de devenir producteur. L’exemple le plus marquant reste celui de Patrick, que les blessures ont contraint à prendre du recul pour mieux repartir. Tous les trois, nous avons fait face à des échecs, qui ont ouvert la voie à nos plus belles réussites.»
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