Yokoy a ses quartiers à Zurich, dans le jeune quartier branché de Toni-Areal. Mais une fois franchi le seuil des bureaux de la start-up, l’agitation ambiante cède la place au calme et à la concentration. A l’entrée trône une véritable machine à café Barista. «Presque tous nos collaborateurs ont suivi un cours de barista», confie Philippe Sahli, cofondateur et CEO de Yokoy. Ces temps-ci, l’attente devant le percolateur s’allonge le matin car les effectifs ont presque doublé en quelques mois. Début 2022, la start-up fintech employait 120 collaborateurs. Ils sont actuellement plus de 200, répartis sur les sites de Zurich, de Munich, de Vienne et d’Amsterdam.

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Yokoy se positionne comme un prestataire de services SaaS (software as a service) pour la gestion des dépenses d’entreprise. Les cofondateurs Philippe Sahli, Devis Lussi, Lars Mangelsdorf, Melanie Gabriel et Thomas Inhelder avaient pour objectif de simplifier la gestion des frais professionnels pour les entreprises. L’offre des Zurichois s’est maintenant étoffée avec, par exemple, la prise en charge des cartes de paiement des collaborateurs ou le traitement des factures des fournisseurs.

Algorithmes développés par Yokoy

Comment marche ce système? C’est très simple. Les collaborateurs photographient les justificatifs de dépenses et les téléchargent sur la plateforme de Yokoy. Celle-ci enregistre la localisation du magasin ou du restaurant, le numéro de TVA, la devise utilisée, le montant du pourboire et le total de la facture. Comptabilisation dans le système ERP, récupération de l’impôt anticipé auprès de l’administration fiscale: toutes les étapes sont ainsi automatisées. Cette technologie unique au monde repose sur des algorithmes issus du propre laboratoire d’intelligence artificielle de Yokoy. Ceux-ci analysent les documents saisis qui permettront aussi de livrer des indications sur les opérations à venir. Les experts de la branche définissent ce processus comme un «closed loop» (littéralement «circuit fermé»).

Actuellement, plus de 500 moyennes et grandes entreprises font confiance à la solution de Yokoy, dont le constructeur de véhicules ferroviaires Stadler Rail ou le groupe logistique Planzer. Ces compagnies emploient des collaborateurs dans le monde entier qui livrent au système les factures obtenues sur leur lieu de travail. Les entreprises clientes de Yokoy ne traitent plus que 10 à 20% des justificatifs à la main. Ce n’est que lorsque le système enregistre des anomalies que les collaborateurs du service financier sont sollicités. «Pendant la pandémie, les factures pour les licences de Zoom ont par exemple explosé dans de nombreuses firmes», relate Philippe Sahli.

Les deux derniers tours de financement ont permis à la start-up zurichoise de lever des fonds importants. En 2021, les investisseurs ont mis 26 millions de dollars sur la table durant le round de série A. Lors du tour de table de série B qui s’est achevé cinq mois plus tard, 80 millions de dollars supplémentaires ont été investis sous la direction du géant californien Sequoia Capital. «Il s’est passé énormément de choses ces derniers mois», relève le trentenaire. Philippe Sahli table actuellement sur une croissance annuelle de l’ordre de 400%.


Yokoy, Zurich | Secteur: Fintech | Création: 2019 | Collaborateurs: 200 | www.yokoy.io

Quatre questions à Philippe Sahli

Où vous informez-vous sur l’actualité mondiale?
Je m’informe principalement dans les médias locaux comme la NZZ ainsi que sur les portails internationaux économiques et financiers comme CNBC, Wall Street Journal et Financial Times.

Que faites-vous à titre privé pour la protection du climat?
En principe, j’utilise les transports publics pour me déplacer. Bien sûr, ce n’est pas toujours possible, c’est pourquoi je possède depuis quelque temps une voiture électrique.

Où payez-vous encore en espèces?
Pour moi, l’argent liquide appartient au passé. Je paie exclusivement par carte.

Comment vous détendez-vous?
Le meilleur moyen de me calmer est d’intégrer systématiquement des pauses dans mon quotidien.

 

Weisses Viereck
Fabienne Roos