Pour certains, c'est un rêve, pour le secteur des assurances, c'est un calcul mathématique: grâce aux médicaments et à un mode de vie adapté, ralentir le processus de vieillissement et vivre plus longtemps. La longévité est la mégatendance du moment. Mais si les gens peuvent réellement prolonger leur existence et que les rentes d'assurance vie doivent être versées plus longtemps, cela pourrait coûter cher au secteur.
Swiss Re s'est penché sur le phénomène et a fourni à ses clients, c'est-à-dire aux assureurs directs tels que La Mobilière ou Allianz, un guide sur le thème du boom de la longévité. «La longévité et la prise de médicaments pour prolonger la vie sont devenues des thèmes importants pour le secteur des assurances», explique Tobias Schiergens, médecin et Senior Global Medical Officer chez Swiss Re, pour justifier cette mesure. Mais il tient à rassurer: pour l’heure, les assureurs n’ont pas de quoi s’inquiéter.
Effet non prouvé
Le rêve de la vie éternelle reste pour l'instant une utopie. «Il n'existe pas de données scientifiques solides prouvant que la prise de médicaments tels que la metformine ou la rapamycine prolonge la vie de personnes par ailleurs en bonne santé», explique-t-il. La metformine est un médicament initialement utilisé pour traiter le diabète de type 2. Cependant, certaines personnes ne le prennent pas pour cette indication, mais pour vivre plus longtemps. Il en va de même pour la rapamycine, un médicament qui empêche le système immunitaire de rejeter un organe transplanté.
Mal utilisés, ces médicaments peuvent même être dangereux et raccourcir la vie. «Dans certaines situations, la prise de ces médicaments peut entraîner des risques accrus et donc des suppléments», explique Tobias Schiergens, par exemple lorsqu'une personne prend de la rapamycine à forte dose. Aux États-Unis notamment, les assureurs sont confrontés au fait que leurs clients prennent ces médicaments. «Mais ce phénomène existe également en Asie et en Europe», ajoute-t-il.
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Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Handelszeitung.