Daniela Bar-Gera, 32 ans
Responsable de Plug and Play, Bâle

Daniela Bar-Gera

Daniela Bar-Gera souhaite poursuivre l’expansion de sa plateforme d’innovation en Suisse.

© Andrea Monica Hug

«Nous sommes en train d’étendre notre réseau en Suisse. Nous avons deux nouvelles entreprises en vue en tant que partenaires», rapporte Daniela Bar-Gera, qui dirige le site Plug and Play depuis 2021. Cette initiative a pour ambition de déployer une plateforme d’innovation qui met notamment en relation des start-up et des entreprises. Plug and Play est présent dans plus de 50 sites au niveau international. Actuellement, trois partenaires soutiennent le bureau bâlois (Straumann, uptownBasel et une entreprise non mentionnée). Ils paient des contributions annuelles pour les services de Plug and Play. L’offre comprend notamment la mise en relation avec des start-up et la promotion de l’innovation par le biais d’ateliers. Quinze entreprises suisses collaborent avec Plug and Play dans le monde entier. La start-up finance elle-même aussi de jeunes sociétés. «En Suisse, nous sommes par exemple impliqués dans l’entreprise de santé numérique Pipra», souligne Daniela Bar-Gera. En ce qui concerne l’expansion régionale, Plug and Play a ralenti les opérations. Le bureau de Genève a été fermé et aucun site zurichois n’est prévu, jusqu’à nouvel ordre. La prochaine édition du programme Accelerate, dans lequel de jeunes entreprises doivent développer et présenter des solutions concrètes pour les entreprises, débutera en septembre.

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Alexandra Beckstein, 44 ans
Nouveau Fondatrice et CEO de QAI Ventures, Arlesheim (BL)

<p>Alexandra Beckstein aide les start-up à développer des modèles commerciaux viables à partir d’idées innovantes.</p>

Alexandra Beckstein aide les start-up à développer des modèles commerciaux viables à partir d’idées innovantes.

© DR

Alexandra Beckstein a passé la majeure partie de sa carrière dans l’ingénierie et la construction. A Berlin, elle a créé une société active dans la planification et la réalisation d’installations géothermiques. Arrivée à Bâle, elle cherche à changer de domaine. Elle s’oriente vers le développement stratégique et la gestion de l’innovation d’uptownBasel, un centre de compétences pour la numérisation de la production industrielle. C’est à partir de cette base qu’elle a fondé QAI Ventures. «Aujourd’hui, avec trois collaborateurs fixes et une équipe d’environ dix personnes, nous bâtissons un écosystème dans lequel les start-up peuvent développer des prestations et des produits dans le domaine de la technologie quantique», dit-elle. L’entrepreneuse croit fermement que la technologie peut apporter des solutions aux défis de notre monde. Elle-même n’a certes pas de solution pour éliminer le CO2, lutter contre les maladies ou régénérer les ressources naturelles. Mais elle veut offrir à ceux qui ont ces projets un réseau leur permettant de mettre en œuvre leurs idées. Pour ce faire, elle collecte des fonds privés et contribue à la transformation des innovations en modèles commerciaux valables. Dans le secteur de la technologie quantique, il s’agit d’un travail de pionnier. Alexandra Beckstein en est convaincue: «La technologie quantique va profondément modifier de nombreuses industries.»

 


Nicolas Bürer, 45 ans
Nouveau Serial entrepreneur, Zurich

Nicolas Burer

Nicolas Bürer se concentre aujourd’hui sur le domaine du digital manufacturing.

© Udo Sollberger

Nicolas Bürer est un vétéran du numérique et de l’entrepreneuriat. Il a été pendant cinq ans directeur de l’initiative Digitalswitzerland. Il s’est beaucoup occupé de formation continue et de développement numérique. Auparavant, il a notamment été chef du marketing chez DeinDeal et cofondateur du portail de déménagement MOVU. Il a investi dans plusieurs start-up et s’engage aujourd’hui dans le domaine du digital manufacturing. «Je souhaite créer une plateforme pour les entreprises industrielles afin de simplifier l’analyse des données», dit-il. Dix millions d’usines dans le monde, employant 400 millions de travailleurs, seraient à l’heure actuelle sous-digitalisées. «Nous voulons changer cela. Cette évolution permettrait d’augmenter la productivité, tout en favorisant les économies de CO2 et la diminution de la production de déchets.» Il veut faire avancer son projet avec des investisseurs d’Europe et du Proche-Orient.

 


Marc Degen, 46 ans
Cofondateur et président du conseil d’administration de Trust Square et de Moflix, Zurich

Marc Degen

Lors de ses événements, Marc Degen réunit les gens pour faire naître des idées.

© DR

La vue est imprenable depuis le bureau de Marc Degen. Basé à Zurich, son hub Trust Square a tout pour séduire les amateurs de hauteur. C’est ici que doivent naître les idées qui contribueront à façonner l’avenir. «Ce sont souvent des rencontres fortuites qui changent durablement la vie. Nous voulons leur permettre de se produire le plus simplement et le plus souvent possible», indique l’entrepreneur. Le calendrier des événements est très dense. Entre 35 et 40 manifestations sont organisées chaque mois par les 15 collaborateurs de Trust Square. L’accent est mis sur la technologie et l’innovation sous toutes ses formes. Les activités de Marc Degen en dehors de Trust Square sont plus discrètes. En 2019, cet informaticien de formation a fondé Moflix, une start-up pionnière dans le domaine de l’informatique sans serveur. L’offre permet aux entreprises de télécommunications de gérer l’ensemble de l’expérience client par le biais d’une application mobile. Le siège de l’entreprise de 18 collaborateurs se trouve à Wollerau, au bord du lac de Zurich. La plus grande partie de l’équipe est basée en Finlande. Cette année, Marc Degen a également pris le train de l’intelligence artificielle en fondant Pushdat. Cette start-up permet aux entreprises de commerce électronique d’économiser les coûts de création de vidéos pour le marketing des médias sociaux. La solution génère automatiquement des films à partir du catalogue de produits des boutiques en ligne à l’aide de l’IA.

 


Maria Luisa Fuchs, 50 ans
Nouveau Startup@HSG, Saint-Gall

<p>Maria Luisa Fuchs est le premier point de contact pour l’innovation à l’Université de Saint-Gall.</p>

Maria Luisa Fuchs est le premier point de contact pour l’innovation à l’Université de Saint-Gall.

© DR

Maria Luisa Fuchs est une touche-à-tout. Elle siège au conseil d’administration de la laiterie Fuchs, une entreprise du secteur laitier de plus d’un siècle d’existence. Avec l’entrepreneuse Mia Lou, elle a fondé une société qui propose des abonnements B2C afin de faciliter la coloration des cheveux. Elle est membre du conseil d’administration de la brasserie Kornhausbräu de Rorschach (SG) et a aussi travaillé pour le géant alimentaire Nestlé. Elle est présente dans l’entrepreneuriat par le biais de Startup@HSG, le centre pour les jeunes entreprises, l’innovation et l’entrepreneuriat de l’Université de Saint-Gall. «Je suis particulièrement fière que nous ayons encouragé la participation active des femmes à l’entrepreneuriat, dit-elle. Nous avons créé des programmes de mentorat qui leur ont permis de faire passer leurs idées d’entreprise du rêve à la réalité.»

 


Andreas Iten, 51 ans
Nouveau Cofondateur et CEO de Tenity, Zurich

Andreas Iten

Andreas Iten réunit autour d’une table des fintechs et des insuretechs prometteuses, ainsi que des entreprises établies.

© DR

En Europe, il existe aujourd’hui environ 400 incubateurs qui veulent aider les start-up à réussir. L’incubateur et accélérateur Tenity (également connu sous son ancien nom, F10) est une réussite suisse dans ce domaine. Dans la communauté, tout le monde a entendu parler de son adresse de fondation, la Förrlibuckstrasse, à Zurich. Selon le CEO et cofondateur Andreas Iten, le nouveau nom doit faire le lien entre le passé et les ambitions pour l’avenir avec le slogan: «Au-delà de dix et jusqu’à l’infini.» Tenity met en relation des fintechs et entreprises technologiques de l’assurance avec des entreprises établies. Tenity a été fondée en 2015 en tant que filiale de l’opérateur boursier SIX. Après un management buy-out en 2021, elle est devenue une société anonyme indépendante. Outre la Suisse et Singapour, le promoteur d’innovations s’est aussi implanté dans les pays baltes et nordiques, en Espagne et en Israël. D’autres sites sont en cours de planification. Par ailleurs, Andreas Iten et son équipe ont lancé leur propre fonds de capital-risque. Celui-ci devrait investir dans plus de 300 start-up en quatre ans. UBS est de la partie. En mars, la grande banque a conclu un partenariat stratégique avec l’incubateur et a investi dans le nouveau fonds de capital-risque de Tenity. Andreas Iten souligne que l’ambition de base de la société est toujours la même: «Depuis 2015, nous sommes restés fidèles à notre domaine, qui est l’innovation pour les secteurs de la finance et de l’assurance.»

 


Katka Letzing, 42 ans
Cofondatrice et CEO de Kickstart Innovation, Zurich

<p>Par le biais de sa plateforme d’innovation, Katka Letzing relie les jeunes entreprises émergentes aux acteurs déjà établis.</p>

Par le biais de sa plateforme d’innovation, Katka Letzing relie les jeunes entreprises émergentes aux acteurs déjà établis.

© Elaine Pringle

Comment les entreprises établies, les autorités ou les fondations peuvent-elles innover? Une des recettes du succès est la coopération avec des start-up. Le défi consiste à réunir les bons partenaires. C’est là qu’intervient Kickstart Innovation. La plateforme sert de pont entre les acteurs établis et les jeunes entreprises en plein essor. «Dans un monde numérique et globalement interconnecté, les innovations durables ne sont pas possibles en faisant cavalier seul», estime Katka Letzing, CEO et cofondatrice de Kickstart. Cette double citoyenne américano-tchèque connaît mieux que quiconque la scène internationale des start-up. Pendant dix ans, elle a vécu et travaillé dans la Silicon Valley, notamment pour l’Institute of International Education (une organisation à but non lucratif) et dans des programmes du Département d’Etat des Etats-Unis. Lorsqu’elle a déménagé en Suisse, elle a vécu un choc culturel. «Le financement des start-up était facile en Californie, où même de grands tours de financement se révélaient possibles», se souvient Katka Letzing. 

En Suisse, la disponibilité de capitaux pour les entreprises se révèle beaucoup plus limitée. Elle s’est donc enthousiasmée pour cette nouvelle possibilité de soutien aux jeunes entreprises. Fondé par Digitalswitzerland et géré par Impact Hub Zurich, Kickstart a été lancé en 2015. Depuis, le projet est devenu un spin-off indépendant d’Impact Hub Zurich. La plateforme a soutenu plus de 400 start-up et a permis de conclure plus de 270 affaires sous forme de projets pilotes et commerciaux dans quelque 80 pays. Outre les avancées technologiques, la durabilité et l’économie sont des critères de sélection primordiaux. Via le programme Kickstart, des investissements de plus de 2 milliards de francs ont été réalisés ces dernières années, notamment dans Planted, Neustark et AAAccell. Le lieu mis à disposition par Kickstart pour les participants au programme sort également de l’ordinaire. Sur le site d’une ancienne usine électrique donnant sur la Sihl, les entrepreneurs ont accès à des bureaux et à des salles de réunion dans un ensemble de 21 conteneurs maritimes. C’est également là que sont célébrés les succès de fin de projet.

 


Boris Manhart, 48 ans
Nouveau Fondateur/managing partner de Growth Unltd., Illnau (ZH)

<p>Boris Manhart aide les start-up tech à développer leur potentiel. </p>
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Boris Manhart aide les start-up tech à développer leur potentiel. 

 

© Gabi Vogt/13PHOTO

«J’ai déjà été plusieurs fois CEO de start-up. Je souhaite maintenant être utile en aidant les jeunes entreprises à ne pas répéter mes erreurs.» A 48 ans, Boris Manhart a créé cinq entreprises au cours de sa vie professionnelle. L’une d’entre elles est même devenue une licorne (une firme ayant atteint une valorisation de plus de 1 milliard de dollars). Boris Manhart a expérimenté différents secteurs, avec par exemple une application bancaire ou une offre de cosmétiques en ligne. En mars 2023, il a lancé Growth Unltd. L’objectif est d’aider les start-up technologiques à développer leur potentiel, à trouver le bon marché et à investir dans des équipes présentant de bonnes perspectives. «Souvent, les start-up ont une idée un peu romantique de leur offre. Elles ont des difficultés à trouver leur marché de niche et à le servir avec succès», explique l’entrepreneur. Par ailleurs, Boris Manhart enseigne à l’IMD, à Lausanne, sur le thème de la création d’entreprise.

 


Youness Yaghcha, 38 ans
Nouveau Fondateur et venture architect de LIME, Genève

Youness Yaghcha

«Ma passion d’aider les autres à réussir dans l’environnement numérique m’incite à repousser les limites du possible», relève Youness Yaghcha.

© DR

La numérisation avance à pas de géant. Pour suivre le rythme, certains ont besoin de soutien. C’est justement ce que propose Youness Yaghcha. Fondateur de LIME (Lab for Innovative Minds & Entrepreneurship), le trentenaire détaille: «Face à la concurrence féroce des géants de la tech, il est crucial pour les petites entreprises de s’adapter et de s’orienter.» L’entrepreneur pourvoit aux clients de LIME les moyens de s’orienter dans le paysage numérique. Grâce à ses conseils et à son aide, plusieurs start-up, gouvernements, PME et entrepreneurs ont déjà pu améliorer leur compétitivité. Le savoir-faire de LIME leur a permis de doper leur croissance, selon le fondateur. Youness Yaghcha voue une véritable passion à son métier. «Mon objectif est d’aider les autres à réussir dans l’environnement numérique. Pour remplir cette mission, je suis prêt à repousser les limites du possible.» Pour lui, il n’y a pas plus belle récompense que le succès des entreprises qu’il a soutenues.

 


Lucie Rejman, 39 ans
Nouveau Head of ETH Student Project House, Zurich

<p>Lucie Rejman valide à l’EPFZ toutes sortes d’idées de projets et d’entreprises des étudiants.</p>

Lucie Rejman valide à l’EPFZ toutes sortes d’idées de projets et d’entreprises des étudiants.

© DR

En tant que Head of ETH Student Project House, Lucie Rejman joue un rôle important à l’EPFZ. Au bénéfice d’un doctorat en Food Science, elle veille sur le développement des projets que lancent des jeunes prometteurs alors qu’ils ne sont encore qu’étudiants au sein du prestigieux établissement. Son travail consiste à canaliser leur énergie. Les étudiants arrivent avec des idées comme une canne d’aveugle intelligente, un robot sous-marin ou un aspirateur à déchets universels. Soutenus par cinq coachs, il leur faut ensuite valider ces idées en construisant un prototype et en effectuant des tests d’utilisation. Le nombre de projets lancés augmente de manière exponentielle, rapporte Lucie Rejman. «En 2016, nous avons commencé avec deux projets, aujourd’hui, nous en sommes à 312.» Actuellement, la directrice est en train de mettre en place un «makerspace» numérique pour les étudiants, une sorte de laboratoire d’idées où les nouveaux projets sont mis à l’épreuve. 

Située à côté du bâtiment principal de l’EPFZ au centre de Zurich, la maison des idées des étudiants est haute de cinq étages. Sont mises à disposition une cinquantaine d’imprimantes 3D et de découpeuses laser, de même qu’un espace pour les événements et pour le pitch des idées. Les étudiants qui s’engagent dans des projets n’en tirent aucun bénéfice pour leurs études. Ils ne reçoivent pas de crédits académiques pour leur travail. Il s’agit pour ces jeunes d’une démarche purement entrepreneuriale.

La plupart des projets de la maison des idées ne seront sans doute jamais transposés dans le monde de l’entreprise. Mais certaines innovations y sont nées. C’est par exemple le cas pour la start-up Yasai, spécialisée dans l’agriculture verticale, ou la jeune entreprise Fabas, qui produit du houmous avec des ingrédients suisses. Lucie Rejman se félicite de la richesse des idées qui s’étendent dans un «champ sans frontières». Un objectif est d’améliorer la diversité chez les participants. «Actuellement, seulement 25% des projets proviennent d’étudiantes. J’aimerais que ce chiffre soit plus élevé.»

Engagée sur le long cours, Lucie Rejman a déjà prouvé son endurance, par exemple lorsqu’elle a pédalé d’Oslo à Zurich. Il y a trois ans, cette fanatique de cyclotourisme a relié à vélo Zurich à Bournemouth, sur la côte sud de l’Angleterre, avec pour seule interruption de la piste la traversée de la Manche en ferry.

 


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