Au Moulin de Sévery, la dernière huilerie artisanale de Suisse à fonctionner toute l’année, l’actuel directeur, Jean-Luc Bovey, représente la sixième génération. C’est dire si l’entreprise a des racines familiales solidement ancrées. Il travaille de concert avec sa sœur et ses deux filles qui l’aident beaucoup. Une organisation qui fonctionne parce que le terrain a été bien préparé en amont.

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Lorsque Jean-Luc Bovey reprend le domaine au début des années 2000, il vient de terminer son apprentissage de meunier mais ne connaît rien à la gestion d’entreprise. En parallèle d’une formation d’un an en management, il est suivi par un coach sur le terrain, un jour par semaine. C’est ce dernier qui sensibilise la famille à l’importance de trouver une solution financière acceptable pour tous. Il était en effet nécessaire d’assurer au nouveau patron des lieux un revenu correct, au père une retraite convenable, et à la sœur la part du domaine qui lui revenait.

Un contrat d’assurance vie est alors conclu au nom du père, afin que Jean-Luc Bovey puisse à terme dédommager sa sœur. «Je n’aurais pas pu lui donner toute sa part d’un coup. En début de carrière, on a peu de moyens.» Depuis, le père est malheureusement décédé et la sœur a touché le capital de l’assurance vie. Aujourd’hui, elle a quitté son poste de confiseuse-pâtissière à Migros pour travailler avec son frère. «Nous avons tellement bien fait les choses avec ce pacte successoral que nous nous entendons parfaitement bien, témoigne-t-il. Mais il faut anticiper ces questions si fondamentales. Tant de familles se déchirent pour des histoires d’argent. C’est quelque chose qu’il faut éviter absolument.»


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PB
Par Stéphanie de Roguin et Tiphaine Bühhler