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En matière de rendement, les actions dominent sur les 200 dernières années, loin devant les obligations et l’or. Le cash, lui, ressort comme la classe d’actifs la moins rentable.
Luca Niederkofler («Cash»)
Rendements, dettes, inflation: les leçons de ce que 200 années d’histoire financière nous apprennent.
imago/DepositphotosPublicité
Investir sur le long terme conduit à la prospérité – du moins en théorie. Mais il existe étonnamment peu de données véritablement recensées à long termes, qui puissent servir de base de décision d'investissement solide. La plupart de ces observations chronologiques ne couvrent que quelques décennies.
L’institut de recherche de Deutsche Bank a analysé, dans une étude, des données financières provenant de 56 pays, sur une période de 200 ans. Conclusion: les investisseurs doivent accorder une attention particulière à la stabilité, aux valorisations et à l’inflation.
À l’échelle internationale, les meilleurs placements des cent dernières années ont été faits dans certaines des économies les plus stables. La Suède, l’Australie, le Danemark, les États-Unis et la Suisse en font partie. La Suède a enregistré les meilleurs rendements boursiers avec 7,5 % par an, suivie des États-Unis et de l'Australie avec respectivement 7,2 % et 6,9 % par an. En ce qui concerne les obligations, le Danemark arrive en tête avec 3,5 % par an, suivi du Canada (2,7 %), de l'Australie (2,2 %) et de l'Irlande (2,2 %).
Avec un rendement annuel de 7,5 %, le Sud a présenté les meilleurs résultats dans les actions, les pays de l'Université et l'Australie avec respectivement 7,2 % et 6,9 %. Pour les obligations, le Danemark est en tête avec 3,5 % par an, suivi du Canada (2,7 %), de l'Australie (2,2 %) et de l'Irlande (2,2 %).
Cette stabilité se reflète aussi dans les monnaies. Le franc suisse fait partie des trois seules devises qui se sont appréciées face au dollar américain depuis 1924. Aujourd’hui, il vaut environ 541% de plus que le dollar. Le dollar de Singapour s’est renforcé d’environ 40%, et le florin néerlandais (converti ensuite en euro) d’environ un tiers.
En revanche, les pays peu stables ou fortement endettés ont enregistré des rendements plus faibles. C'est particulièrement le cas de l'Italie et du Japon, deux pays vaincus lors de la Seconde Guerre mondiale. En Italie, l'instabilité politique qui s'en est suivie, marquée par de nombreux changements de gouvernement, a pesé sur les rendements des investissements, tandis qu'au Japon, c'est le niveau d'endettement exceptionnellement élevé qui a pesé sur les rendements. Il est toutefois remarquable que les actions italiennes aient enregistré les meilleurs rendements réels parmi les marchés développés au cours des cinq dernières années, parallèlement à un regain de stabilité.
Les rendements réels des actions en Italie et au Japon s'élèvent en moyenne à -1,1 % par an depuis plus de 100 ans. La France, également victime d'une dette élevée et durable, affiche un rendement annuel de -0,5 % sur la même période. La différence de rendement par rapport à la Suède, par exemple, est donc énorme.
Les valorisations initiales jouent un rôle fondamental. Ceux qui investissent dans des régions au marché surévalué doivent s'attendre à des rendements inférieurs que s'ils avaient investi dans des marchés faiblement valorisés, que la valorisation soit mesurée à l'aide du ratio cours/bénéfice ajusté du cycle (CAPE), du ratio cours/bénéfice classique (P/E) ou du rendement du dividende.
Selon la Deutsche Bank, les rendements des 70 années suivantes ont été d'environ 20% dans un environnement de valorisation faible. En revanche, sur les marchés à forte valorisation, les investisseurs ont réalisé environ 11% par an. Le marché américain est un cas intéressant à cet égard. Les rendements ont récemment été exceptionnellement élevés, malgré des valorisations P/E et CAPE impressionnantes et des rendements de dividendes historiquement bas. Selon la Deutsche Bank, il s'agit toutefois d'une exception et non d'une règle, tant sur le plan international qu'historique. En effet, même aux États-Unis, les valorisations ont joué un rôle décisif sur de longues périodes.
Selon l'établissement financier, les valeurs CAPE actuelles du marché américain n'ont été plus élevées qu'une seule fois au cours des 100 dernières années: lors de la formation de la bulle Internet en 2000. Les rendements réels sur 10 ans après cette phase ont ensuite été négatifs. Les experts voient des parallèles avec la situation actuelle. Selon leurs calculs, le rendement moyen des actions américaines pour les dix prochaines années devrait être d'environ -2,5 %.
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Un autre argument en faveur des faibles valorisations réside dans le niveau des dividendes. Historiquement, les titres à forte distribution ont généré un rendement moyen de 12,8 % par an. Les portefeuilles à faible dividende n’ont, eux, offert que 9,3 % en moyenne sur les 200 dernières années.
L'inflation joue un rôle central dans la constitution d'un patrimoine à long terme. Pour l’avenir, Deutsche Bank émet des réserves: les prévisions de long terme négligent souvent l’inflation d’origine politique.Depuis 1971, aucune économie n’a connu une inflation moyenne annuelle inférieure à 2%, alors même que cette barre des 2% constitue depuis des décennies la référence des banques centrales et des modèles financiers.
L'inflation occupe une place centrale dans la constitution d'un patrimoine à long terme. En ce qui concerne la question, la Deutsche Bank exprime son point de vue : les visions à long terme sont désormais soigneusement prises en compte dans la politique d'inflation initiale dans les modèles à long terme. Depuis 1971, aucune économie Nationale n'a atteint en moyenne une inflation annuelle à 2 pour cents, bien que la barre des deux pour cents constitue depuis des décennies la base de calcul de nombreux modèles financiers et directives des banques centrales.
Les auteurs de l'étude soulignent ainsi un point essentiel: pour obtenir des rendements élevés à moyen et long terme nécessite, il faut accepter des risques à court terme et de réinvestir dividendes et coupons. Leur conclusion peut sembler paradoxale, mais elle est claire: «dans un environnement marqué par l’inflation, il peut paradoxalement être bien plus risqué de conserver des liquidités.»
La Deutsche Bank étaye cette conclusion par des preuves tangibles: l'analyse de 200 ans de rendements mondiaux corrigés de l'inflation (en dollars américains) montre que les actions ont été la meilleure classe d'actifs. Elles ont rapporté en moyenne 4,9% par an.Un portefeuille 60/40 actions-obligations atteint 4,2 %. Les obligations d’État affichent 2,6 %, les instruments monétaires 1,9 %, l’or 0,4 %. Seul le cash perd, en termes réels, 2% par an. Sur le long terme, détenir du cash a donc été l’option la plus risquée.
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Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Cash.
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