La génération Z, c’est qui?
La génération Z, soit les personnes nées entre 1995 et 2010, est la première à avoir grandi dans un monde entièrement numérique, aussi marqué par la menace climatique, la pandémie et l’omniprésence des réseaux sociaux. À l’image de leur environnement, les jeunes Z plaident pour un travail plus humain, juste et aligné avec leurs convictions.
Mais la Gen Z est souvent perçue comme fragile, fainéante ou encore égoïste. Des jugements qui peuvent toutefois traduire une incompréhension intergénérationnelle face à des repères profondément transformés par le changement de contexte historique. Les études démontrent pourtant l’engagement de la génération Z envers la cause climatique, la diversité et l’inclusion.
Une nouvelle vision de l’emploi
D’après une récente étude réalisée par Deloitte, les jeunes recherchent surtout un travail aligné sur leurs valeurs: quête de sens et souci du bien-être, équilibre entre sphère privée et professionnelle mais aussi engagements sociétaux forts. De ce fait, ils accordent de l’importance à la transparence, la reconnaissance et l’équité au travail, à la flexibilité mais aussi à l’apprentissage continu.
Les employés issus de la Gen Z semblent ainsi rejeter un travail sans impact sur la société ou l’environnement ainsi que les modèles hiérarchiques rigides sans reconnaissance, au profit d’un leadership empathique, participatif et des feedbacks fréquents. Ils valorisent l’instant présent et refusent d’attendre de longues années pour obtenir la reconnaissance ou la qualité de vie que certains espéraient atteindre à la retraite. Ils priorisent également l’engagement auprès de l’équipe et moins auprès de l’employeur.
Toutes ces attentes ne semblent pas des signes de faiblesse mais une expression claire d’un besoin de cohérence entre valeurs personnelles et environnement professionnel. La Gen Z aura ainsi plus facilement tendance à s’intégrer dans des entreprises où leur recherche de sens, leur autonomie et leur santé sont prises en compte. Evoluent-ils finalement dans un monde professionnel mal adapté à leurs besoins?
Entre risques et opportunités pour les employeurs
En Suisse, la santé mentale des jeunes dans sa globalité est une préoccupation croissante. Chez les jeunes travailleurs, plus de 30% ressentent un épuisement émotionnel important selon le Job Stress Index 2022. La charge excessive de travail, les attentes floues et le manque de reconnaissance en sont souvent les causes. Les risques psychosociaux des jeunes représentent donc aujourd’hui un enjeu majeur pour les employeurs.
La génération Z se profile toutefois comme une formidable opportunité de changement pour les entreprises, et celles qui sauront intégrer ces profils à bon escient dans leur fonctionnement gagneront certainement en innovation, engagement et créativité:
- La Gen Z est native du numérique. 56% des jeunes Z utilisent déjà l’IA générative dans leur quotidien et 65% se forment en continu.
- Ils excellent dans les soft skills tels que l’adaptabilité, l’intelligence émotionnelle et le leadership collaboratif.
- Ils remettent en cause les modèles traditionnels avec une volonté de rupture constructive et en proposant des approches plus humaines et efficaces.
Les leviers pour attirer et fidéliser la Gen Z
Afin de créer un environnement attractif et durable pour les jeunes salariés de la Gen Z, voici quelques pistes concrètes pouvant être source d’inspiration pour les employeurs:
- Créer du sens en les impliquant dans des projets à impact et en donnant de la visibilité aux objectifs d’entreprise.
- Construire un environnement de travail positif qui favorise les liens, prévient l’isolement et encourage une inclusion relationnelle sincère.
- Cultiver le feedback et un leadership humain en entreprise, avec la formation des managers à l’écoute active, à la reconnaissance et à la posture de coach.
- Soutenir la gestion de la santé en entreprise à travers des outils de promotion du bien-être et de prévention des risques (ex. facteurs psychosociaux, stress, ergonomie) ainsi qu’un accompagnement personnalisé. Il s’agit là d’un vrai atout stratégique pour attirer et surtout fidéliser la Gen Z.
- Instaurer une vraie flexibilité via des horaires adaptables et du télétravail.
- Offrir un développement continu tel que des formations digitales ou le développement des compétences en IA, en soft skills ou en gestion de projet. Le reverse mentoring permet par exemple aux jeunes générations de coacher les plus anciennes aux nouvelles technologies ou aux tendances culturelles.
- Proposer des perspectives d’évolution rapide avec des projets transversaux ou des missions à responsabilités.
Un catalyseur du changement
Autonomie, clarté, reconnaissance, co-construction du travail et bien-être sont les piliers du cadre professionnel propice à l’épanouissement de la génération Z. Comme cela fût le cas pour les siècles précédents, le facteur générationnel est moteur de changement. À l’image des employés 50+, il ne faut ainsi pas systématiquement blâmer leur perception du monde du travail mais plutôt valoriser leurs compétences humaines et leur savoir-faire, tout en les intégrant harmonieusement à l’environnement de l’entreprise.
Titulaire d’un Master en psychologie du travail, Olivia Mesot est Spécialiste Corporate Care au Groupe Mutuel depuis 2025. Forte d’une expérience dans le secteur horloger, elle met aujourd’hui à profit sa double expertise en santé organisationnelle et en accompagnement individuel au service des entreprises souhaitant développer des projets de prévention des absences et de promotion du bien-être au travail.
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