Après l’Europe et avant les Etats-Unis, la Chine

Ypsomed

Ypsomed: l’entreprise de medtech soleuroise vient d’inaugurer une usine à Changzhou.

© DR

Reto Felber n’est pas peu fier de la nouvelle usine d’Ypsomed, inaugurée en juin, dans le parc industriel de Changzhou. La construction a été réalisée en un temps record. En tout cas, selon des normes suisses. L’accord pour un investissement de quelque 150 millions de francs a été signé en 2023. Deux ans plus tard, le manager biennois et ses équipes s’apprêtent à terminer deux chaînes automatisées. Objectif: 100 millions de pièces par an.

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La production des dispositifs d’auto-injection d’Ypsomed se fait ici dans une gigantesque salle blanche. Outre la sophistication des équipements eux-mêmes, les toits de l’usine sont couverts de panneaux solaires, l’eau de pluie est récupérée, recyclée... Sans oublier les espaces de travail et de repos aménagés pour un confort optimal.

Ypsomed accumule les certifications en matière environnementale et sociale. Pour Reto Felber, c’est essentiel s’il veut fidéliser ses 50 collaborateurs – ils seront à terme trois ou quatre fois plus. L’usine de Changzhou complète ainsi l’expansion internationale de l’entreprise soleuroise, dont le conseiller national PLR Simon Michel, vibrant pro-européen, est le CEO. Une deuxième usine en Allemagne et une d’implantation aux Etats-Unis font aussi partie de cette stratégie.


Des trieurs de pommes de terre pour l’Empire du Milieu

Visar Sorting

Visar Sorting: la PME vaudoise exporte déjà 90% de ses machines. Et maintenant la Chine?

© Visar Sorting

Avec 95 millions de tonnes par an, la Chine est le premier producteur de pommes de terre au monde. En outre, avec près de 20 millions de tonnes et la moitié de la production globale, elle est aussi le numéro un de la carotte. Voilà pourquoi Daniel Pitton, cofondateur de Visar Sorting, se devait de participer à la mission organisée par le canton de Vaud.

Basée à Oppens, la PME fabrique des trieurs optiques hyper-rapides pour les carottes et les pommes de terre. Qualité, taille et forme... Grâce à l’IA, ce système fait mieux que les humains (jusqu’à 18 carottes triées à la seconde). Et comme la Chine enregistre une hausse des coûts de la main-d’œuvre, Daniel Pitton y voit un marché d’avenir.

En 2018, il a remis son exploitation pour se concentrer sur Visar Sorting. Cofondée dix ans plus tôt avec Olivier Kleynen, un ingénieur agronome belge, la PME compte une quarantaine d’employés. Quelque 300 machines ont été vendues et installées. Prix moyen: 200 000 francs. Après ce premier voyage en Chine, Daniel Pitton prévoit d’y retourner rapidement. Mais pas question d’y déplacer sa production. Pour les montres haut de gamme comme pour les trieurs de légumes, le «Swiss made» fait toute la différence.


De l’importance de trouver le bon partenaire

BE WTR

BE WTR: la scale-up vaudoise a créé une joint-venture avec l’entreprise chinoise Intretech. Un mariage parfait.

© BE WTR

Mike Hecker a donné la priorité à la Chine sur les Etats-Unis. Le marché chinois est mûr pour le système BE WTR de filtration, de gazéification et de réfrigération de l’eau locale, nous explique le fondateur et CEO de la scale-up vaudoise. Mais c’est aussi parce qu’il a trouvé avec Linden Lin, le président du groupe Intretech, le partenaire parfait: «Une personne magnifique qui partage les mêmes valeurs que moi.» Déjà sous-traitant pour de grands noms de l’électroménager et de l’informatique, l’entreprise basée à Xiamen et cotée à Shenzhen a d’ailleurs racheté le bureau d’ingénieurs Sdataway, à Châtel-Saint-Denis.

Pour BE WTR, elle fabrique aussi une proportion croissante de ses robots embouteilleurs. Car la scale-up lausannoise combine deux business: les appareils branchés au robinet chez les particuliers et dans les restaurants. Pour fournir les grands hôtels et les entreprises en eau locale, mais déjà conditionnée, BE WTR développe  des micro-usines d’embouteillage d’une surface de 50 à 200 m2. Les bouteilles, en verre, sont ainsi réutilisées jusqu’à 300 fois. Un modèle d’économie circulaire et hyper-décentralisée. Après l’usine test de Xiamen, BE WTR en a inauguré une autre à Pékin début août. Et ce n’est qu’un début.