Nina Müller, 51 ans
CEO Jelmoli, Zurich

Le parcours professionnel de Nina Müller suit un fil rouge constant: les marques. Elle a travaillé pour le fabricant de lingerie Wolford, chez le créateur de bijoux en cristal Swarovski et, enfin, à la tête de la chaîne de bijouteries Christ. Depuis le 1er avril, elle est la big boss du grand magasin zurichois Jelmoli. Un poste repris en plein milieu du confinement, ce qui signifie que le magasin de 24 000 mètres carrés de la Bahnhofstrasse était fermé, sauf pour la partie alimentaire, et que les employés étaient au chômage partiel ou travaillaient à domicile. Ce n’est probablement pas le début dont Nina Müller avait rêvé.

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Pour la nouvelle CEO, cependant, cette situation exceptionnelle a aussi eu ses bons côtés. Par exemple, elle a eu le temps de déambuler tranquillement dans le magasin avec les responsables des achats et des ventes, de faire ce qu’elle appelle une «plongée en profondeur». Son impression? «Je vais diriger une maison magnifique», assure-t-elle. Mais encore? «Les besoins des gens changent.»

En haut de sa «to-do-list», d’abord, la vente en ligne et la distribution omnicanal, puis les nouveaux points de vente et le marché de la seconde main, car si les grandes marques internationales sont très importantes pour Jelmoli, elles ne sont pas suffisantes pour assurer le succès du groupe. «On ne devrait donner des surfaces de vente qu’à ce qui a du potentiel.» Et pour le savoir, elle n’hésite pas à sortir des sentiers battus. Exemple de réussite: le partenariat avec Reawake. La création d’un «pop-up store» avec cette entreprise spécialisée dans la vente en ligne de vêtements d’occasion a connu un tel succès qu’il est resté ouvert plus longtemps que prévu.

Nina Müller va de l’avant avec détermination. Des études ayant montré que la génération Z aime aussi faire ses achats hors ligne, elle a chargé un dénicheur de tendances renommé de trouver de nouvelles marques, comme Club 75 et Futur Inc. Et pour financer ces développements, elle a reçu le feu vert du propriétaire, la société immobilière Swiss Prime Site. Ainsi qu’un budget important.

Outre le bâtiment principal du centre de Zurich, Nina Müller a également la responsabilité d’un énorme chantier. Deux magasins, dans le nouveau centre commercial haut de gamme de l’aéroport de Zurich, étaient sur le point d’ouvrir en avril. Nina Müller les considère, malgré la crise, comme une opportunité. «A long terme, ce sera une réussite», assure-t-elle. Le 5 novembre, elle a en outre ouvert deux «houses», l’une avec un assortiment lifestyle et l’autre un assortiment sport. La nouvelle CEO veut que l’entreprise, qui emploie 628 collaborateurs, soit de retour dans les chiffres noirs au plus tard en 2023, après une perte estimée à 4 millions de francs en 2019.


Michel Reybier, 75 ans
Actionnaire principal Aevis Victoria, Fribourg

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Michel Reybier est en Suisse un acteur important du secteur de l’hôtellerie de luxe et des cliniques privées.
© Christophe Goussard/VU/laif

Michel Reybier, qui figure parmi les hommes les plus riches de Suisse si l’on en croit la liste établie par le magazine Bilanz (avec une fortune estimée entre 600 et 700 millions de francs), est un acteur important du secteur de l’hôtellerie de luxe et des cliniques privées. D’une part, il est propriétaire de l’hôtel très haut de gamme La Réserve, à Genève, ainsi que de ses déclinaisons à Paris, à Ramatuelle et récemment à Zurich. Dans la capitale économique suisse, Michel Reybier a rénové de fond en comble le vénérable Eden au Lac, l’a fait décorer par Philippe Starck et l’a rebaptisé La Réserve Eden au Lac.

Mais cela n’est qu’une partie des activités hôtelières de Michel Reybier, qui a fait fortune dans les années 1970 en bâtissant puis en vendant un petit empire de la charcuterie comprenant des marques comme Justin Bridou ou Cochonou. Le Lyonnais, ancien «roi de la saucisse», possède aujourd’hui, avec le Valaisan Antoine Hubert, la majorité des parts dans la société Aevis Victoria, cotée en bourse. Par cet intermédiaire, il contrôle une douzaine d’autres hôtels de luxe en Suisse, dont le Bellevue Palace à Berne, le Crans Ambassador à Crans-Montana, le Schweizerhof et le Mont Cervin Palace à Zermatt et le Victoria-Jungfrau à Interlaken.

Ce dernier est fermé depuis début novembre et jusqu’à fin février, car les mesures imposées par le Conseil fédéral ont entraîné une telle baisse du chiffre d’affaires que le bâtiment Belle Epoque s’est transformé en source de pertes. Tous les collaborateurs ont été mis au chômage partiel, mais personne n’a été licencié jusqu’à présent. Dans l’ensemble, l’hôtellerie contrôlée par Michel Reybier souffre principalement de l’absence d’activités MICE (meetings, incentives, congresses, exhibitions). Mais ses établissements possèdent d’autres avantages. Avec un slogan comme «Investing for a better life», on ne s’étonne pas qu’Aevis Victoria développe des centres dits «nescent», spécialisés dans la lutte contre le vieillissement.

Sans oublier 21 cliniques privées, réparties dans toute la Suisse. A Zurich, par exemple, le Bethanien, à Winterthour la Klinik am Lindberg et à Lausanne la Clinique de Montchoisi. Bien que le report des opérations non urgentes en mars et en avril ait provoqué un trou dans les revenus, les conséquences néfastes du coronavirus devraient avoir disparu d’ici à la fin de l’année. En mai, le taux d’occupation de ces hôpitaux de luxe était déjà remonté à 90% et, depuis juin, les affaires sont meilleures que l’année passée.


Johann Rupert, 70 ans
Président du conseil d’administration et actionnaire principal Richemont, Genève

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Farfetch, dans laquelle Johann Rupert a injecté 550 millions de dollars, est en passe de devenir la première plateforme mondiale pour les produits de luxe.
© MARCO KESSELER/The New York Time

Johann Rupert est actionnaire majoritaire et président du conseil d’administration de Richemont, l’un des plus grands groupes de luxe du monde, dont le siège est à Genève. Le portefeuille de l’entreprise regroupe 20 marques très réputées du monde du luxe, dont Montblanc, IWC, Cartier et Chloé. Pour ces marques, la crise du coronavirus, dans un premier temps, a été un désastre, les ventes ayant chuté, en moyenne, de 25% entre mars et octobre. Pourtant, lors de la présentation des résultats pour l’exercice 2019-2020, qui s’est terminé en mars, Johann Rupert a annoncé que son groupe sortirait de la pandémie plus fort qu’auparavant.

En novembre, le Sud-Africain est passé du discours aux actes, en investissant 550 millions de dollars dans Farfetch, une plateforme en ligne britannique, en coopération avec le géant chinois de l’internet Alibaba, qui injecte lui aussi 550 millions de dollars dans l’aventure. Leur objectif: donner aux marques de luxe un meilleur accès au marché chinois. Les trois sociétés créent actuellement une nouvelle entreprise commune pour lancer le plus important marché du luxe en ligne du monde. Si tout se passe comme prévu, le projet Richemont-Alibaba-Farfetch sera effectif au cours du premier semestre 2021.

C’est la deuxième tentative de Johann Rupert pour réaliser son projet d’une plateforme numérique pour l’ensemble de l’industrie du luxe. Il a très tôt anticipé que le commerce se déplacerait vers l’internet. Dès 2006, Richemont a pris une participation dans Net-A-Porter (mode), qui a entre-temps fusionné avec Yoox pour former YNAP et devenir le numéro un dans le secteur. Il est également propriétaire de Watchfinder (montres d’occasion). Selon Johann Rupert, la raison pour laquelle son projet global a pour l’instant échoué est que les autres marques de luxe ne voulaient pas participer. Et peut-être que les clients n’étaient pas encore prêts à acheter en ligne des marchandises d’un prix aussi élevé. De ce point de vue, la pandémie a fondamentalement changé la donne.

Johann Rupert veut également progresser dans le secteur de la mode. A l’automne 2019, il a conclu un partenariat audacieux avec Alber Elbaz, l’ancien créateur de Lanvin. Ce dernier va lancer une nouvelle marque haut de gamme sous le label AZfashion. La présentation de la première collection est prévue pour la fin janvier 2021. Mais tout cela est musique d’avenir. Jusqu’à présent, le groupe Richemont gagne surtout de l’argent avec ses montres et ses bijoux. Au cours du dernier exercice financier, ces deux secteurs ont réalisé un chiffre d’affaires de près de 10 milliards d’euros, soit presque six fois plus que la mode et les accessoires (1,8 milliard d’euros), pour un chiffre d’affaires global de 14,2 milliards d’euros.


Raphael Gübelin, 43 ans
Président Gübelin, Lucerne

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En tant que détaillant de montres et de bijoux, Raphael Gübelin a été fortement touché par la pandémie.
© Luzerner Zeitung AG

A Lucerne, la Schwanenplatz semble bien vide depuis que les touristes étrangers ont cessé de venir, du jour au lendemain, en raison de la pandémie. Raphael Gübelin, membre de la sixième génération à diriger la maison familiale, a réagi rapidement. Il a mis une partie du personnel au chômage partiel et a demandé aux autres de réduire leur temps de travail de 20%, comme «acte de solidarité».

Pragmatique, il est allé de l’avant, refusant de pleurer sur un passé certes doré mais temporairement révolu. Car Gübelin, ce n’est pas seulement la vente de bijoux et de montres de luxe, c’est aussi un savoir-faire en gemmologie sans égal dans le monde. La société exploite des laboratoires d’analyse à Lucerne, à Hongkong et à New York. En 2017, elle a développé une première certification, la Gübelin Provenance Proof, pour apporter une certaine transparence dans le secteur des pierres précieuses, basée sur des analyses technologiques.

L’entreprise a par ailleurs lancé un nouveau service pour toute une série de pierres, qui permet aux bijoux de bénéficier d’une notation, comme pour les vins. Un système de points et donc des indications simples pour les acheteurs, les vendeurs et les investisseurs. L’analyse se base sur une collection de plus de 27 500 pierres précieuses provenant du monde entier, héritage du grand-père, Eduard Josef Gübelin, qui est considéré comme le fondateur de la gemmologie moderne.


Beat Hauenstein, 53 ans
CEO Oettinger Davidoff, Bâle

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Beat Hauenstein accélère l’expansion des boutiques en ligne. Son entreprise peut survivre à de telles périodes de vaches maigres, assure-t-il.
© Lucian Hunziker

Beat Hauenstein, CEO d’Oettinger Davidoff, est l’instigateur de la «Way Forward Transformation Roadmap», le document qui définit la stratégie de développement pour ces quatre prochaines années du premier fournisseur mondial de cigares haut de gamme. Le numérique et l’omnicanal jouent un rôle important dans cette stratégie. Et sont même devenus encore plus importants en ces temps de pandémie. C’est que le commerce des cigares, qui, selon Beat Hauenstein, sont de purs moments de bonheur, souffre lorsque les soucis l’emportent sur les bonnes nouvelles. L’entreprise a été, sans surprise, durement touchée par le coronavirus, les ventes dans l’important secteur des produits hors taxes ayant chuté de 98%.

Beat Hauenstein, en poste depuis 2016, accélère dès lors l’expansion de la boutique
en ligne, investit dans des plateformes d’échange avec la communauté des amateurs de cigares et reste optimiste. «Oettinger Davidoff est une entreprise solidement financée qui peut survivre à de telles périodes de vaches maigres», a-t-il assuré dans une interview accordée à la Basler Zeitung.

Des périodes de vaches maigres, l’entreprise en a déjà vécu. Fondée en 1875, elle est aujourd’hui encore une entreprise familiale. En 2019, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 450 millions de francs, et il emploie 3100 personnes. Malgré la crise, il n’y a eu aucun licenciement jusqu’à présent. Beat Hauenstein est également président de l’Association des employeurs de Bâle.


János Heé, 43 ans
CEO Zimmerli, Aarburg AG

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János Heé s’est battu contre l’initiative «Pour une immigration modérée».
© Claudio Bader

La marque Zimmerli of Switzerland est connue dans le monde entier.Depuis janvier, le fabricant de sous-vêtements de luxe en fibres naturelles est dirigé par János Heé. Avec lui, le groupe financier V. Nordeck International, propriétaire de Zimmerli, a recruté une personnalité atypique. János Heé est un pro du numérique, il a été responsable du commerce électronique chez Swiss, responsable du numérique chez Sunrise et, juste avant de passer chez Zimmerli, il s’est concentré sur la numérisation du géant du travail temporaire Adecco en tant que vice-président du Global Digital Ventures & Growth.

Aucun doute sur ce que l’on attend désormais de lui: rendre le fabricant de lingerie d’Aarburg plus visible pour les blogueurs, les influenceurs et les acheteurs en ligne. Et faire de la marque un sujet de conversation. János Heé s’est impliqué, notamment sur les réseaux sociaux, contre l’initiative «Pour une immigration modérée», refusée par le peuple suisse en septembre. Parce que la plupart des couturières au Tessin sont des frontalières du nord de l’Italie et parce que près de la moitié du chiffre d’affaires est réalisée dans l’UE. Une prise de position pour laquelle il a été aussi bien critiqué que félicité. Mais, surtout, la campagne a permis de stimuler les ventes. C’était une première du genre, mais ce ne sera certainement pas la dernière.


Albert Kriemler, 60 ans
Directeur de la création Akris, Saint-Gall

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Malgré la pandémie, Albert Kriemler a organisé le traditionnel défilé de mode au printemps à Paris.
© Keystone

Akris est la seule marque de mode suisse de renommée
internationale. Ce succès mondial est dû à la grande qualité des matériaux, de la coupe et du travail. Mais aussi à la créativité d’Albert Kriemler. Le traditionnel défilé de mode organisé par Akris a bien eu lieu au printemps 2020 au Musée d’art moderne de Paris devant les œuvres des artistes d’avant-garde Sonia et Robert Delaunay. En raison des restrictions de voyage et par conséquent de l’absence des acheteurs américains, qui sont extrêmement importants pour la société saint-galloise, Albert Kriemler a fait envoyer toute la collection par avion à New York peu après l’exposition.

En octobre, il a acheté trois immeubles comprenant des boutiques et des appartements sur Madison Avenue, dans la métropole américaine. Selon le Wall Street Journal, il aurait fait une très bonne affaire. Le prix d’achat de 45 millions de dollars est une fraction de ce qu’était la valeur de ces immeubles il y a quelques années. Albert Kriemler possède et gère la société avec son frère cadet, Peter, qui en est le président. L’entreprise emploie environ 500 personnes. Les vêtements sont produits au Tessin.


Caroline Scheufele, 59 ans
Coprésidente  Chopard, Genève

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Caroline Scheufele est aussi une pionnière de l’or éthique.
© Anadolu Agency via AFP

Le coronavirus a gâché ce qui est, chaque année, le point culminant de la saison pour Chopard: le Festival du film de Cannes. L’entreprise genevoise d’horlogerie et de joaillerie dirigée par Caroline Scheufele et son frère Karl-Friedrich réalise chaque année la fameuse Palme d’or. La responsable de la création de la division bijouterie crée également pour l’événement une collection de bijoux, pièces uniques à couper le souffle, dévoilés sur les fameuses marches par des stars comme Julianne Moore ou Julia Roberts.

Quarante artisans travaillent pendant toute l’année pour créer cette collection, qui contient autant de pièces que l’âge du festival. En 2020, il y en a eu 73. Mais comme la grande fête du cinéma a été annulée, Caroline Scheufele a présenté, tout au long de l’année, la collection à des invités de marque dans les grandes villes qui comptent pour la marque, comme Genève et Hongkong.

L’entrepreneuse est aussi une pionnière du «fairmined gold», c’est-à-dire de l’or provenant de mines qui traitent avec respect tant l’homme que la nature. La coprésidente se rend elle-même sur place dans les mines et n’achète que des pierres précieuses dont elle connaît et approuve l’origine.


Monika Walser, 55 ans
CEO de Sede, Klingnau AG

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Sous la direction de Monika Walser, de Sede est de nouveau sur le devant de la scène.
© Salvatore Vinci / 13 Photo

Monika Walser a rejoint de Sede il y a six ans. A l’époque, l’entreprise, connue dans le monde entier pour ses canapés en cuir, n’allait pas bien et était même menacée de faillite. Aujourd’hui, tout cela appartient au passé et la marque est de nouveau sur le devant de la scène. Littéralement, d’ailleurs, puisqu’elle est très appréciée à Hollywood. Les meubles de Sede, que Monika Walser appelle aussi des «sculptures», sont des accessoires souvent utilisés dans l’usine à rêves. Et ils ne sont pas donnés à des fins de marketing, mais payés, assure-t-elle.

Monika Walser, CEO et actionnaire, ne cache pas la recette qui lui a permis de remettre de Sede sur les rails: un travail de tous les instants, sans compromis, avec un grand souci du détail. L’hiver dernier, elle a ouvert un show-room à Shanghai, le deuxième après Hollywood, où la marque est présente depuis 2017. De Sede emploie 110 personnes, dont 100 dans la production, qui traitent environ 70 000 mètres carrés de cuir et produisent 11 500 pièces de mobilier chaque année, dont 70% sont exportées.


Gildo Zegna, 65 ans
CEO Ermenegildo Zegna, Stabio TI

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Pendant le confinement, la société de Gildo Zegna a fabriqué des combinaisons de protection.
© Alberto Bernasconi/laif

Gildo Zegna a transformé l’héritage de son grand-père – une production de tissus haut de gamme à Trivero, en Italie – en l’une des principales marques de luxe pour hommes, qui vend ses vêtements et ses accessoires dans plus de 100 pays. Vêtements, chaussures et sacs qui sont produits en Suisse et en Italie.

2020 aurait dû être un anniversaire pour le clan Zegna: 110 ans depuis la fondation de l’entreprise. Au lieu de cela, l’année s’est transformée en l’un des plus grands défis auxquels la famille propriétaire, qui emploie 6500 personnes, a dû faire face. La crise du coronavirus a entraîné quelques changements. Les collections de l’année prochaine ont été présentées dans un grand parc, qui appartient à la famille, au lieu du traditionnel défilé de mode sur un podium dans un bâtiment fermé. Les mannequins ont défilé au milieu des bosquets et des prairies. Ils se sont également promenés au milieu de vieilles machines, dans l’historique usine de laine de Trivero. Une nouveauté qui va probablement faire école chez Zegna.

Pendant le confinement, Zegna a utilisé ses ateliers de production au Tessin et en Italie pour fabriquer 280 000 combinaisons de protection pour le personnel hospitalier. En 2020, la marque a également annoncé un partenariat avec Jerry Lorenzo et son label Fear of God, qui réunit skate, punk et hip-hop. Un partenariat audacieux pour le très traditionnel Zegna.


Watchlist

Franco Savastano, 55 ans
CEO Globus

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Franco Savastano.
© DR

Le CEO de Globus doit transformer la chaîne de grands magasins, qui compte dix succursales dans toute la Suisse, en un véritable groupe de luxe. Pour y arriver, les nouveaux propriétaires – le thaïlandais Central Group et l’autrichien Signa – vont investir 300 millions de francs. La transformation commencera début mars au magasin principal, celui de la Bahnhofstrasse de Zurich.

Christine Stucki, 63 ans
Propriétaire Kurz et Carat

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Christine Stucki.
© Maya Wipf & Daniele Kaehr

Cette self-made-woman, qui possède déjà 30 boutiques Carat (bijoux d’entrée et de milieu de gamme), a repris la filiale de Bucherer, le bijoutier Kurz (plus haut de gamme), et ses huit succursales, en pleine période de confinement. L’acquisition est devenue effective le 1er septembre. Désormais, Christine Stucki doit gérer les deux marques, pour qu’elles agissent de conserve.