«Se rétablir, un vrai délire?» Le titre du MOOC (cours en ligne) peut faire sourire. Son contenu n’en reste pas moins sérieux. Il détonne d’ailleurs dans la palette d’outils et d’accompagnements dédiés aux problématiques de santé mentale, puisque c’est l’un des premiers à explorer la notion de rétablissement: «Plusieurs études scientifiques ont démontré que l’on pouvait se rétablir. Mais la notion de rétablissement n’est pas seulement clinique. Elle est individuelle, identitaire, relationnelle et sociale, malgré la persistance du trouble ou de certains symptômes. Ce n’est pas que le médecin qui la dicte. C’est un changement qui bouleverse notre système médicosocial, car le rétablissement en santé mentale n’est pas l’équivalent de la guérison comme en médecine ou dans le langage populaire. Il faut donc préciser ce qui est entendu par rétablissement, car on ne parle pas forcément de la même chose.»

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Pascale Ferrari est maître d’enseignement à l’Institut et Haute Ecole de la santé La Source, ainsi qu’infirmière clinicienne spécialisée au service de psychiatrie communautaire du CHUV. Sur appel à projet de la HES-SO et en collaboration avec les pairs, praticiens, et les proches des personnes touchées par les problématiques de santé mentale, elle a codéveloppé en 2019 une formation en ligne gratuite qui déconstruit les préjugés sur la santé mentale, indépendamment du trouble: «Les personnes concernées doivent pouvoir se projeter vers une évolution positive, mais lorsque le diagnostic tombe, c’est souvent l’ostracisation. La collaboration, au sein de ce MOOC, avec l’ensemble des acteurs nous a permis de mutualiser les connaissances et de montrer les perceptions complémentaires des uns et des autres.»

Ce MOOC est à l’image d’un livre de recettes variées afin de prouver qu’il y a plusieurs chemins pour s’en sortir: «Cette diversité permet à la personne concernée  d’aller puiser à gauche et à droite, de tester diverses stratégies et de découvrir celles qui lui conviennent selon ses propres objectifs de rétablissement.»

«Nous proposons des outils pour accompagner leur mieux-être et se responsabiliser tout en déstigmatisant les troubles. Une personne en burn-out ou en dépression n’est pas fainéante», souligne Pascale Ferrari. Depuis son lancement, en 2019, la formation connaît un beau succès. Plus de la moitié des personnes vont au bout de la formation. Une bonne chose puisqu’elle nécessite environ deux heures et demie de travail hebdomadaire sur six semaines.