Peintures ou vernis pour les murs ou les meubles, médicaments sous forme de poudre ou de comprimés, chewing-gum ou boules de mozzarella... Dans une grande partie des produits industriels, un pigment blanc est ajouté afin de leur conférer brillance et pureté. Ces microparticules sont généralement à base de dioxyde de titane (TiO2), un métal lourd dont l’extraction est coûteuse en énergie et en ressources.
Les conséquences négatives du TiO2 ne se limitent pas à l’environnement. En raison de préoccupations croissantes pour la santé, l’UE et la Suisse ont déjà interdit le dioxyde de titane dans l’industrie alimentaire depuis 2022. Les alternatives courantes présentent souvent des inconvénients tels qu’unarrière-goût ou une instabilité. Une interdiction dans l’industrie cosmétique ou pharmaceutique est actuellement à l’étude. Des circonstances qui expliquent le vif intérêt suscité par l’alternative développée par Seprify. Le trio de fondateurs, Silvia Vignolini, Oliver Polcher et Lukas Schertel, a réussi à décomposer chimiquement les fibres de cellulose et à extraire les particules qui diffusent particulièrement bien la lumière, et qui produisent donc un effet blanchissant.
Seprify utilise comme matière première la pâte à papier. Celle-ci est produite en grandes quantités à partir de bois dans le monde entier et est utilisée comme produit intermédiaire pour la fabrication de papier et de carton. «Peu importe que la cellulose soit extraite du bois ou d’autres matières végétales telles que le coton ou le bambou», note Lukas Schertel. Avec son installation pilote à Marly, la start-up fribourgeoise a démontré la possibilité d’industrialiser son procédé. «Au laboratoire, nous produisions quelques milligrammes de pigment blanc; aujourd’hui, notre installation en fabrique environ 1 tonne par an», ajoute le cofondateur.
La demande est forte et Seprify a obtenu des contrats d’achat pour plusieurs centaines de tonnes de pigment blanc. Les clients proviennent principalement de l’industrie alimentaire nationale et internationale. Et cela avant même que la start-up n’ait commencé la production à l’échelle industrielle.
Pour la première phase de commercialisation, Seprify s’appuie sur des partenaires de production. La question de savoir si la start-up exploitera ensuite ses propres installations ou optera pour le modèle de licence n’est pas encore tranchée. Ce qui est certain, c’est que le marché du pigment blanc représente environ 20 milliards de dollars, tous marchés confondus. «Si nous parvenons à en conquérir 1 à 10%, ce serait un énorme succès», déclare Lukas Schertel.
Seprify, Marly (FR) | Engineering | Fondation: 2022 | Collaborateurs: 20
>> Pour en savoir plus: www.top100startups.swiss/award2025
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