Nicolas Weber et Jonas Roch se connaissent depuis leurs années de gymnase à Lausanne. Depuis, ils ne se sont jamais perdus de vue. A l’automne 2020, ils prennent ensemble leurs vacances à Chandolin. A l’époque, Nicolas Weber, économiste, travaillait encore chez Boston Consulting Group et les deux amis d’enfance discutent alors longuement d’un projet de start-up mûri depuis un certain temps.
Tout est parti de la lecture d’un article. Jonas Roch apprend qu’en Suisse les serres fournissent environ 20% des récoltes sur 1% de la surface cultivée en légumes. Mais le commerce de détail exigeant des méthodes de culture plus durables, les deux hommes se demandent si l’expertise de physicien en spectroscopie (la décomposition du rayonnement) de Jonas Roch pouvait être utile aux exploitants de serres.
C’est ainsi qu’est née l’idée de base, qui n’a pas changé depuis. Des miroirs placés dans le toit d’une serre dissocient la lumière en deux composantes: la partie visible, dont les plantes ont besoin pour la photosynthèse, et la partie infrarouge, qui peut être convertie en électricité. Une installation pilote équipée de miroirs spectraux pouvant être orientés en fonction de la position du soleil a été mise en place dans le jardin des parents de Jonas Roch. Le troisième cofondateur, l’ingénieur en énergie Dominik Blaser, a apporté son savoir-faire mécanique. La start-up a optimisé le film qui décompose la lumière du soleil en collaboration avec le géant industriel américain 3M.
Fin 2022, un premier tour de financement a eu lieu, suivi début 2025 par un deuxième tour de 4,8 millions de francs suisses. Parmi les investisseurs figurent EquityPitcher Ventures et la branche de capital-risque de 3M.
A ce jour, l’équipe de Voltiris a installé ses miroirs spectraux dans 11 serres. Depuis, ses clients arrosent, chauffent et emballent leurs légumes avec de l’électricité produite localement tout en tirant des avantages dans leur activité principale: comme la lumière infrarouge filtrée ne tombe plus sur les feuilles, la température est plus basse, les plantes ont besoin de moins d’eau, l’humidité de l’air diminue et il faut moins aérer. Résultat: la concentration de CO2 artificiellement augmentée dans chaque serre est maintenue plus longtemps.
«L’accent commercial est actuellement mis sur le marché suisse», explique le CEO Nicolas Weber. Mais l’expansion internationale est en cours: aux Pays-Bas, en Belgique et en France, de premières serres commerciales ont été modernisées tandis que des projets pilotes sont menés avec des clients potentiels et des instituts de recherche agronomique en Amérique du Nord et en Amérique centrale, au Moyen-Orient, en Chine et au Japon.
Voltiris, Epalinges VD | Cleantech | Fondation: 2022 | Collaborateurs: 19
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